Le 23 août dernier, la vice-trésorière de la formation d’opposition Forces démocratiques unifiées (FDU), Léonille Gasengayire, a été arrêtée à Kivumu, dans le district de Rutsiro une localité de l’ouest du pays. Elle est soupçonnée de « provocation du soulèvement ou des troubles de la population ». Des accusations démenties par son avocat.
Nouvelle arrestation au Rwanda d’un membre des FDU, cette formation politique d’opposition, non reconnue par Kigali et présidée par Victoire Ingabire. Cette opposante rwandaise purge actuellement une peine de 15 ans de prison notamment pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre » et minimisation du génocide.
Léonille Gasengayire est soupçonnée d’avoir enfreint l’article 463 du Code pénal rwandais. Une infraction passible de 10 à 15 ans de prison. Me Anastase Robert Mutagoma, son avocat, assure que le parquet s’appuie sur neuf témoins à charge qui accusent l’opposante d’avoir les 21 et 22 août tenu des réunions au cours desquelles elle aurait critiqué le gouvernement rwandais et aurait appelé les habitants à s’opposer à une politique d’expropriation.
Des accusations non fondées, selon son avocat, qui assure que sa cliente n’a jamais participé à de telles réunions et qu’elle se trouvait dans l’ouest du pays pour rendre visite à sa famille. De son côté, le vice-président des FDU, Boniface Twagirimana, dénonce une tentative « d’intimidation » à l’encontre d’un membre de l’opposition.
Le parquet se défend de toute arrestation politique
« Cela n’a rien à voir avec la politique », a défendu Faustin Nkusi le porte-parole du parquet qui, rappelant qu’une enquête était en cours, s’est refusé à donner plus de détails sur le contenu du dossier.
Léonille Gasengayire avait déjà été brièvement arrêtée en mars alors qu’elle rendait visite à l’opposante Victoire Ingabire. On lui reprochait d’avoir enfreint le règlement de la prison. A la même période, Illuminée Iragena une autre proche de l’opposante emprisonnée avait disparu. Sa famille est depuis lors sans nouvelles.
L’audience devant statuer sur le maintien ou non en détention pendant l’enquête de Léonille Gasengayire devrait avoir lieu lundi prochain.