Contexte

Comme le souligne le politologue Dr Charles Onana dans la présentation de son tout nouveau livre intitulé: “Holocauste au Congo. L’Omerta de la communauté internationale paru aux Editions L’Artilleur, à Paris en avril 2023, les malheurs de la RD-Congo, Zaïre à l’époque, ont commencé voici près de 30 ans et le tout orchestré jusqu’à ce jour par les puissances occidentales génériquement appelées “communauté Internationale”.

C’est donc dire que le sort du pays agressé, la RDC et son peuple, comme celui de l’agresseur et outil de ces puissances qu’est le Rwanda de Paul Kagame, dépendent de la tournure des  événements du monde auxquels sont impliquées ces puissances.

C’est pourquoi nous avons jugé utile et intéressant de passer en revue quelques événements que vit le monde en général et certaines régions en particulier afin d’estimer leurs impacts à très court terme (années 2023 et 2024) sur la région des Grands Lacs en général et sur la RDC et le Rwanda en particulier.

Les événements qui vont, à très court terme (2023-2023), façonner la région et les deux pays

Pour le reste de l’année 2023.

Dans le Monde : le conflit en Ukraine

L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine (ou son invasion pour certains), quoique apparemment se déroulant très loin, aura sans aucun doute des conséquences sur la région des Grands Lacs et donc sur les deux états protagonistes : la RDC et le Rwanda de Kagame, qu’elle qu’en soit l’issue.

Dans ce conflit, deux  scénarios sont possibles:

Dans le premier scénario, si la contre-offensive de l’Ukraine qui est annoncée à grand cris et fortement médiatisée se révèle comme prévue par ses meneurs “foudroyante et irrésistible”, non seulement la Russie serait chassée des territoires russophones libérées en 2022, mais aussi serait chassée de la Crimée.

Et même les régions frontalières de la Fédération de Russie proches de l’Ukraine seraient ravagées par l’armada des armes redoutables et sophistiquées livrées par  l’OTAN et maniées par des “volontaires” des  Brigades internationales provenant des pays occidentaux. La Russie serait alors vaincue et humiliée et redeviendrait un paillasson aux pieds de l’Occident sous la bannière de l’OTAN et cela beaucoup plus que ne le fut la Russie de Boris Eltsine issue des miettes de l’éclatement de l’URSS en 1990.

En face, l’Amérique redeviendrait plus encore  superpuissante et maître du Monde redevenu “unipolaire”, donc soumis aux ordres et au bon vouloir de Washington.

Les conséquences de ce scénario sont telles que l’idée de la balkanisation de la RDC, caressée par l’Occident depuis plusieurs décennies, serait vite mise en exécution. Mais cela dépendrait de ce que cet Occident trouverait encore d’utilité en Paul Kagame pour lui laisser ce sale boulot. Sinon, l’Occident en trouverait d’autres dans la région et même en RDC et au Rwanda-même. Après ce scénario, la RDC serait amputée, au minimum de sa partie Est (les deux provinces du Kivu) ou alors éclaterait en une dizaine d’Etats aussitôt reconnus par la “communauté internationale”.

Le second scénario supposerait que la contre-offensive de l’Ukraine, tant vantée, est non seulement contenue mais est brisée par les défenses russes, qui plus que jamais consolideraient leurs positions conquises. Mais dans ce cas, l’issue réelle et véridique du conflit ne serait jamais connue du grand public comme telle.

En effet, l’Occident, et donc dans cette situation de guerre, l’OTAN, ayant le monopole des médias du monde et la maîtrise de la communication de guerre, présenterait la situation, non pas comme une victoire de la Russie, mais non plus et surtout pas comme une défaite de l’Ukraine. L’Occident trouverait une formule pour que l’Ukraine s’en sorte la tête haute, en donnant l’impression que l’Ukraine, et donc l’Occident, aurait gagné la guerre mais sans la gagner et que la Russie reste l’ennemi de l’Occident.

Au cas ou ce deuxième scénario se réaliserait, le Monde serait en plein dans une période de bi-polarité dans lequel deux camps s’affronteraient pour sa domination : l’Occident et le camp russe qui se verrait rejoint par quelques autres Etats jusque là  frustrés par la domination de l’Occident à travers les Etats-Unis et son OTAN depuis 1989.

Pour la région des Grands Lacs, les conséquences seraient que, désormais, chaque Etat pourrait s’allier à un camp ou à un autre (occidental ou russe), en tenant compte de ses intérêts et de sa survie comme Etat ou Nation. Exactement comme du temps de la guerre froide (1947-1989). Ce serait curieux de savoir quel camp Paul Kagame choisirait, tellement il a plusieurs points communs avec le camp russe tout en étant un “enfant gâté” (trop gâté peut-être) de l’Occident qui peut lui donner un coup de pied dans le cul à tout instant, tellement il ridiculise cet Occident depuis plus de trois décennies.

Les événements en Afrique

Le conflit au Soudan:

Depuis avril 2023, c’est ce conflit dont la nature et les contours sont difficiles à cerner, qui est à la UNE de tous les médias. Mais les connaisseurs savent qu’il s’agit d’un conflit qui oppose deux personnalités à savoir Abdelfattah al-Burhan, chef d’Etat-major de l’armée régulière soudanaise, et Mohammed Hamdan Dogolo, dit Hemedti, commandant des Forces de Soutien Rapide, une milice armée qui s’était ralliée à l’armée régulière pour s’emparer du pouvoir en chassant le gouvernement civil de transition.

Même si les pays voisins (Egypte, Arabie Saoudite, Ethiopie, Tchad, …) ou des organisations régionales ou internationales (ONU, Ligue Arabe, UA, IGAD, …) multiplient des initiatives pour au moins arriver à une trêve dans cette guerre meurtrière car fraternelle, tous reconnaissent que chaque camp campe sur une idée fixe : l’autre doit être complétement défait. Pas de négociations en vue du partage du pouvoir possible. Le seul scénario actuellement envisageable est donc que l’un des protagonistes en sorte victorieux.

Pour la région des Grands Lacs, ce ne serait pas la même chose si c’est le général  al-Burhan qui gagne ou si c’est le général “Hemedti” qui gagnerait.

Rappelons en effet que le chef des Forces de Soutien Rapide Hemedti a longtemps opéré au Darfour où sévissaient ses milices et où il a lié des amitiés solides avec les officiers rwandais de l’armée de Paul Kagame qui ont occupé le Darfour pendant une dizaine d’années pour le compte de l’ONU. Parmi eux, nous pouvons citer: le général Karenzi-Karake, le général  Patrick Nyamvumba et le le général Jack Nziza. Si donc le général Hemedti gagnait, non seulement il régnerait à Karthoum, mais il déclarerait l’indépendance du Darfour et confierait le maintien de la sécurité dans ce nouvel Etat à l’armée de Paul Kagame.

Cette armée de Kagame étant déjà présente au Soudan du Sud, une autre ancienne province du Soudan qui a fait sécession, Paul Kagame serait pratiquement le maître de l’Afrique de l’Est et du Centre jusqu’aux  confins du Sahara, ayant toujours pour missions et objectifs de fragmenter les ex-grands pays (en superficie comme en richesse) simplement en les balkanisant.

Événements en région des Grands Lacs africains

La préoccupation et la question qui est dans les agendas politiques et surtout diplomatiques des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) et australe (SADC) est bien évidemment la stabilisation de l’Est de la RDC.

Les initiatives dans ce sens se sont multipliées depuis novembre 2022 mais apparemment sans arriver à cette stabilisation de l’Est de la RDC par fourberie et mauvaise foi de certains acteurs. C’est ainsi qu’en ce mi-mai 2023, on en est à se demander si la force de la SADC récemment pressentie et approuvée pour remplacer la défaillante force de l’EAC qui depuis 6 mois n’est pas parvenue à accomplir même le  centième  de sa mission, à part fraterniser avec le M23/Kagame qu’elle était censée chasser du Nord Kivu,  parviendra cette fois-ci à stabiliser l’Est de la RDC.

Conséquences sur les relations avec le Rwanda de Kagame : si les forces de la SADC parviennent à enfin stabiliser l’Est de la RDC notamment en y chassant le M23/Kagame, ceci signifierait que Kagame devra recompter ses soutiens au sein de la SADC et surtout évaluer leurs poids pour pouvoir peser sur les actes posés par cette organisation. Il pourrait se demander si son Mozambique ou son Zimbabwe ou encore son Malawi pèsent grand chose face à  l’Afrique du Sud, la Tanzanie et la Namibie sur l’autre plateau de la balance. Même pour l’Angola, il devrait se demander si la rwandaise fournie comme épouse dans la diplomatie et surtout les affaires en Angola est suffisante pour aveugler les décideurs angolais jusqu’à ne plus savoir identifier l’intérêt supérieur de leur nation au delà des charmes de belles rwandaises mandatées par Paul Kagame.

L’autre événement attendu et susceptible d’influer sur le cours de la vie en RDC et dans la région des Grands Lacs en 2023 est concrétisé par  les élections générales de décembre 2023 en RDC. L’événement attendu est donc la réélection ou non de Félix Tshisekedi à la présidence de la République Démocratique du Congo. Dans un cas comme dans l’autre on fera attention de noter quelle sera l’attitude de l’opposition congolaise dont on sait prolifique en termes de création ou d’amplification d’événements.

Bien entendu, l’issue de ces élections aura des conséquences sur la guerre et les relations avec le Rwanda. Soit l’élan patriotique manifesté depuis 2022 sera maintenu et les efforts fournis pour la montée en puissance des FARDC et le refus de réintegrer dans les services de sécurité de l’Etat par les terroristes désignés par Kagame sous le label du M23 ; ou bien alors ils s’adonneront au sport favori des gouvernements successifts de la RDC depuis 2002, à savoir celui d’avaler les couleuvres car lâchées par les Tutsi conduits par Paul Kagame. Un jeu comme un vice-président tutsi rwandais imposé dans la formule 1+4, intégrations et brassages dans les FARDC et la Police comme prime à la rébellion sous le principe : caporaux et sergents dans l’APR de Kagame au Rwanda, doivent devenir colonels et généraux au sein des FARDC du Congo…

Signe des temps: quelques indices pouvant indiquer que cette année 2023 verrait enfin aborder la “question tabou” des réfugiés rwandais en RDC. Lancement du mouvement “All For Rwanda”.

Après des décennies de cacophonie et de confusion de genres, les réfugiés rwandais, oubliés en RDC,  leurs relations et contacts viennent enfin de mettre sur pied un mouvement purement humanitaire ayant pour ultime objectif: faire entendre la voix des réfugiés rwandais en RDC et réclamer leurs droits de rentrer dans le pays de leurs ancêtres en toute dignité.

Ce mouvement, qui transcende les organisations politiques, les groupes armés ou les organisations et associations de défense de droits de l’Homme en général, a l’avantage de ne pas être gourmand au départ mais de se focaliser uniquement sur la question des réfugiés rwandais en RDC, question devenue tabou par décision du régime de Kigali.

Face à cette initiative originale et humanitaire, nous espérons que les instances concernées par cette question des réfugiés rwandais (HCR, pays hôte) adopterons désormais une attitude favorisant de faire entendre la voix des milliers de réfugiés rwandais abandonnés en RDC à travers leur représentant qu’est désormais le mouvement “All For Rwanda”  .

Comme en prélude à la marche vers la sensibilisation puis la résolution du problème des réfugiés rwandais en RDC, nous apprenons qu’un pré-accord vient d’être signé à Genève ce 15 mai 2023 entre la HCR, la RDC et le Rwanda dans ce sens.

Pour le HCR le document a été signé par Filippo Grandi, le patron du HCR, pour la RDC par Mr Christophe Lutundura, ministre des Affaires étrangères et pour le Rwanda, Madame Marie Solange Kayisire, ministre chargée des réfugiés et des catastrophes.

Nous espérons que cette fois-ci ladite “communauté internationale“ ne va plus se fourvoyer car elle n’aura aucune excuse. En effet, le HCR de Filippo Grandi, successeur de Antonio Guterres, actuellement son patron comme Secrétaire général de l’ONU, ne peut plus prétendre ne pas connaître où sont ces réfugiés rwandais ni leurs désidératas pour qu’ils puissent rentrer en toute dignité au Rwanda. L’ONU en général, et le HCR en particulier et la RDC si nécessaire, ont désormais un interlocuteur non seulement légitime mais surtout ayant l’expertise pour leur parler des réfugiés rwandais abandonnés en RDC. Et c’est bien le “All For Rwanda”. Cette organisation humanitaire devrait être désormais et obligatoirement associée à toute initiative en rapport avec les réfugiés rwandais en RDC. Si pas comme “concernés” alors comme “experts”. Sinon, alors toutes les initiatives de l’ONU, à travers son HCR, vont encore tomber à l’eau et les réfugiés, qui sont censés être sa raison d’être afin de les défendre, continueront à dépérir devant leurs yeux. Ce qui serait une honte pour une organisation comme le HCR.

Pour l’année 2024

Dans le monde, l’année 2024 sera marquée par les élections aux Etats Unis. On assistera alors à la réélection de Joe Biden ou au retour de Donald Trump.

Conséquences pour la région des Grands Lacs : En cas de réélection de Joe Biden, pour la région de Grands Lacs, ce sera le statu quo et ce sont les lobbies qui vont s’affronter dans les couloirs de la Maison Blanche et du Congrès, étant entendu qu’au Pentagone, la consigne est toujours la même : “Paul Kagame ou rien”.

En cas de retour de Donald Trump, tout serait remis en cause et on verrait s’il marque cette fois-ci plus d’intérêt pour l’Afrique que lors de son précédent mandat. Dans tous les cas, les lobbies de Kagame aux USA auraient plus de murs à abattre pour arriver aux décideurs, et donc beaucoup à payer pour préserver l’image d’un Paul Kagame comme un  “fidèle et tout dévoué serviteur des intérêts américains en Afrique”.

En France : un autre coin du monde à maintenir en observation durant l’année 2024 est l’évolution de la “macronie” en France.

Après un an de pouvoir pour son second mandat, Emmanuel Macron, sans majorité parlementaire, gouverne cahin-caha à coup de “49-3” et compte ainsi tenir jusqu’en 2027.

En ce qui concerne la région des Grands Lacs, il est le président de la France le plus soumis à Kagame et qui se bat pour dépasser en zèle son prédécesseur Nicolas Sarkozy et son ministre Bernard Kouchner.

Pour cela, Macron multiplie, depuis son élection-surprise et accidentelle de 2017 (affaire François Fillon), des coups d’humiliation qui feraient révolter même le plus soumis des Hutu rwandais à Kagame. On a eu successivement la vente au rabais de l’OIF au francophobe ayant banni le français de l’enseignement dans son pays, le renvoi et l’humiliation des familles des fonctionnaires français ayant trouvé la mort dans l’attentat terroriste perpétré par Paul Kagame le 06 avril 1994 quand ils demandaient justice pour leurs parents, la reconnaissance de la responsabilité de la France dans un génocide rwandais commis, quand lui, Macron, n’avait que 13 ans mais que ceux qui étaient aux affaires (gouvernement, Assemblée nationale, commandement des armées,…) ignorent et démontent ces accusations…

Actuellement, la Macronie fait une course contre la montre pour vider tous les contentieux qui peuvent opposer la France à Kagame et fait tout dans ce sens pour que Kagame et surtout ses lobbies en France ne trouvent rien à redire contre la Macronie. C’est ainsi qu’on assiste à une avalanche de procès iniques aux Assises de Paris, des pauvres exilés hutu vivant en France et qui ont le malheur d’avoir ouvertement critiqué le régime dictatorial de Kagame.

Ce faisant, Macron espère  au moins tenir jusqu’à la fin de son quinquennat en 2027 et comme il n’aura alors que 50 ans, l’âge auquel beaucoup entament la carrière politique, il aura le temps de se préparer pour sa représenter en 2032 ou 2037 quand il aura seulement 60 ans.

Mais ce jeune homme visiblement intelligent et séduisant, qui a épousé sa maîtresse d’école de 25 ans plus vieille que lui,  et aujourd’hui qui est sa First Lady, devrait aussi prendre en compte que dans cette France, il suffit d’un petit écart de langage, d’une révélation d’un secret de famille longtemps caché… pour que tout le château de cartes qu’il se construit, s’effondre. Mais entretemps, il aura été un fossoyeur des démocrates africains et particulièrement des Hutu rwandais.

En Afrique, l’année 2024 sera l’occasion de faire l’évaluation des velléités de domination de l’Afrique par le guerrier Paul Kagame. Ainsi, ce sera l’occasion d’évaluer:

– les précédentes interventions armées de Kagame en Centrafrique et au Mozambique. On verra si le déploiement de l’armée de Kagame dans ces pays (pour lesquels aucun bilan indiquant les pertes ou les échecs de l’armée de Kagame ne doit être révélé selon l’accord), la sécurité et la prospérité auront été apportées par les soldats de Kagame ou s’il ne s’agissait en réalité que d’un marché de vente de mercenaires de la part d’un dictateur ayant une armée pléthorique.

– les interventions armées de Kagame au programme : Bénin, les deux Guinées sont aussi à observer à la loupe en 2024. On devrait chercher à savoir si ce qu’a promis Kagame au président Patrice Talon à savoir: lui permettre de modifier la Constitution comme le fait régulièrement lui-même Kagame, afin de se maintenir au pouvoir comme président à vie, “légitime”, et comme il le lui a dit, à condition qu’il ait une armée à lui et dont il lui envoie les premiers éléments…, si cela va réussir au Bénin.

– en Guinée Conakry où des ponts et des immeubles furent rebaptisés au nom de Paul Kagame, il a promis au colonel putschiste Doumbouya, un ancien de la Légion étrangère, donc un officier combattant sous n’importe quel drapeau ou nationalité moyennant paiement comme le fut Paul Kagame,  qu’il lui donnerait des secrets pour se maintenir au pouvoir. On verra!

– quand à la Guinée Bissau, le très complexé président Embalo Sissoko, ancien officier de l’armée, arrive difficilement à comprendre comment Paul Kagame, moins instruit que lui, soit devenu l’homme le plus puissant d’Afrique et le plus courtisé par l’Occident alors que lui Embalo, c’est à peine que l’on sait prononcer son nom sur les télévisions occidentales. Il a alors tout fait pour avoir l’expertise du “génie” Kagame. L’autre, pour l’épater davantage et le mettre dans sa poche, lui a demandé d’envoyer l’unité de sa garde rapprochée se former au Rwanda. C’est ainsi que désormais l’unité de la garde présidentielle en Guinée Bissau est exclusivement composée de militaires qui parlent Kinyarwanda!

Les conséquences sur la région des Grands Lacs de ces deux cas dépendront de l’évaluation qui en sera faite en 2024 quand le béninois, les deux guinéens chanteront les louanges de Paul Kagame ou se cacheront quand ils entendront ce nom maudit dans la presse.

En région des Grands Lacs, 2024 ne nous réserve presque rien sinon le non-événement que constituera l’élection de Paul Kagame à un 4è mandat (septennat) mais 1è mandat (quinquennat) à la présidence après 30 ans au pouvoir.

D’ores et déjà, la consigne est en train d’être donnée. Tout devra être fait pour que Paul  Kagame soit réélu à au moins 98 % des voix. La province ou le district dans lequel il n’atteindrait pas ce score serait  considéré comme “ennemi du Rwanda” et ses responsables administratifs lourdement sanctionnés. Qu’on se le dise !!!

L’autre non-événement à scruter est celui de savoir si en 2024 Paul Kagame continuera à faire miroiter à la face du Monde le mirage de la ‘‘réussite économique’’ de son Rwanda, un véritable  village Potemckine. On scrutera l’attitude des instances financières de l’Occident (FMI, Banque Mondiale, BAD…),pour voir s’elles persistent à se dévoyer jusqu’à falsifier les statistiques et les données macro-économiques en ce qui concerne le Rwanda de Paul Kagame, s’en fonçant ainsi dans le ridicule et en diluant chaque jour davantage leur maigre crédibilité.

En guise de conclusion:

Attitudes à adopter de la part des responsables rwandais et congolais

Face à ces scénarios et à ces attentes, force est de se demander quelle attitude adopter par les peuples qui souffrent à savoir les congolais et les rwandais.

Sans être leur confesseur, nous nous permettons d’émettre humblement nos avis.`

Les décideurs et les cadres de ces peuples devraient s’atteler à une appréciation permanente en intégrant tous les éléments existants ou occasionnels.

Ils devraient se donner pour consigne d’avoir à tout moment une attitude adopter à chaque instant et selon la circonstance.

Ils devraient à chaque réveil être certains d’avoir une carte en main à jouer et à sortir au moment opportun.

Et surtout,  ils devraient éviter le suivisme et les surprises comme les responsables politiques au Rwanda d’avant 1990 et durant la guerre de conquête des éléments tutsi de l’armée régulière de l’Ouganda regroupés au sein du FPR (1990-1994).

En effet, ces politiciens, qui se proclamaient comme “opposants de l’intérieur” et que les occidentaux qualifiaient de “hutu modérés”, n’avaient pour seul projet politique que la chute du président Habyarimana Juvénal. Et quand celui-ci a chuté,  au propre comme au figuré, ils n’ont plus rien eu à faire,  car sans plan B . Alors qu’ils s’étaient alliés au plan du FPR de Kagame qui lui se réalisait à la lettre et à la virgule près. Et celui qu’ils croyaient utiliser comme acolyte (le FPR) pour faire tomber Habyarimana et par la suite se débarrasser de lui (Kagame), s’est débarrassé d’eux et leur a réservé le sort de Habyarimana.

Les six mois de 2023 qui restent et l’année 2024 qui approche, constituent un délai très court et infime sur l’échelle du temps historique. Mais dans la vie des peuples, les événements qui peuvent se dérouler dans ce laps de temps peuvent avoir un impact énorme sinon historique pour ces peuples. A ceux qui ont la charge de guider ses peuples ou qui aspirent à cette fonction, d’en tenir compte dans leurs activités de tous les jours.

Source: Echos d’Afrique

Le Grand Témoin avec Charles Onana (22.05.2023)