Introduction

Nous, Mgr Emmanuel Kataliko, Archevêque de Bukavu et les autres Evêques qui se trouvent à l’est de la RD-Congo, nous vivons dans une situation de désolation et d’impasse. En deux ans, la population a dû affronter deux guerres avec leurs conséquences néfastes. Elle recourt auprès de nous, pasteurs, pour un certain réconfort et pour qu’ensemble nous cherchions des signes d’une espérance qui ne veut pas mourir. Nous sommes souvent frustrés parce que nous entendons les cris du cœur de ce peuple au milieu duquel nous vivons mais nous ne savons plus comment le motiver pour des initiatives constructives vu le poids écrasant qu’il est obligé de porter dans la solitude la plus totale. Ce poids ce sont les deux guerres dites de libération: l’intransigeance des belligérants, l’opportunisme des politiciens du RCD, le mensonge et la ruse des envahisseurs, la misère croissante de la population autochtone, le désintéressement de son sort par la communauté internationale.

Dans un souci pastoral de chercher de nouvelles initiatives pour faire sortir de l’anonymat la tragédie que nous vivons, nous avons pensé utile de partager avec vous nos soucis pastoraux pour voir dans quelle mesure, ensemble, nous pouvons trouver des réponses respectueuses à différentes interrogations. Le devoir moral de sollicitude pastorale pour le peuple qui nous est confié nous pousse ainsi à recourir à la communion avec vous, nos frères dans l’épiscopat. Cette démarche exceptionnelle correspond à la gravité et à la complexité de la situation que nous vivons. Pour vous donner quelques points de repère permettant de mieux saisir la situation que nous vivons ici, nous articulerons notre intervention sur trois points. Au terme nous voudrions vous demander votre contribution pour nous aider à sortir de ce cercle infernal.

1. Le génocide rwandais et ses retombées

1.1. Bref aperçu historique

Tout a commencé avec la guerre du Rwanda en 1990. Une partie de la population de ce pays, de l’ethnie Tutsi, exilée depuis 1959, s’est décidée à rentrer chez soi par la force à partir de l’Ouganda et avec l’appui de ce pays. Il s’en est suivi des massacres qui par la suite ont dégénéré en génocide. La victoire de l’ethnie Tutsi en 1994, a jeté sur notre territoire congolais une marée de réfugiés hutu estimée à près de deux millions. Deux ans après, en 1996, une petite rébellion des Banyamulenge, (Tutsi d’origine rwandaise depuis longtemps sur le sol congolais), embrase toute la région et puis tout le pays, sous prétexte de revendication de nationalité. En fait ce n’était qu’un prétexte puisqu’on s’est aperçu que l’objectif proche était de détruire, sur le sol congolais, les camps tels. La population locale s’est étonnée de voir qu’une armée puisse détruire des camps des réfugiés sous protection de l’ONU sans qu’il ait eu la moindre protestation ni condamnation de la part de la communauté internationale. Dans cette tragédie, notre prédécesseur dans l’épiscopat, Mgr Christophe Munzihirwa, sera assassiné le 29/10/1996 à cause de sa clairvoyance et de ses prises de position sur l’évolution de la situation dans la région. Personne ne l’avait écouté et l’armée rwandaise tutsi a bien pensé d’éliminer un témoin devenu trop encombrant. Au Kivu, nous nous sommes rendu compte que le Rwanda et le Burundi sous la tutelle de l’Ouganda, manoeuvraient les Banyamulenge pour d’autres objectifs qui leur sont propres. Kabila est mis à la tête de cette « rébellion » donnant à cette entreprise l’allure d’une guerre de « libération nationale » et il en a profité pour prendre le pouvoir. Un moment la politique intérieure l’oblige à faire la lumière sur la mainmise de ses tuteurs par rapport au pays. Il décide de renvoyer chez eux ceux qu’il a appelés mercenaires rwandais, burundais, ougandais et c’est tout de suite le début de la deuxième agression dite, une fois de plus, guerre de « libération ». La motivation de cette nouvelle guerre, déclenchée le 02 août 1998, prend différents visages selon les lieux et le temps. A l’intérieur on dit que c’est pour mettre fin à la dictature de Kabila qui sera appelé plus tard génocidaire; à l’extérieur on explique qu’il faut éviter un autre génocide dans la région en sécurisant les frontières du Rwanda et du Burundi.

Mais le peuple congolais reste choqué, blessé et meutri par cette nouvelle guerre qu’il ne comprend pas. Il ne comprend surtout pas pourquoi pour défendre les frontières de Gisenyi et de Cyangungu (villes frontalières du Rwanda avec le Congo) il faut mener la guerre à Kitona, à Inga, à Matadi et à Kinshasa (villes congolaises à l’ouest distantes de plus de 2000 km des frontières rwando-ougandaises), comme si le Congo lui n’avait pas droit à la sécurité de ses frontières; il ne comprend pas pourquoi pour empêcher un nouveau génocide il faut piller les banques de Bukavu, de Goma, d’Uvira et tout le territoire occupé; il ne comprend pas pourquoi pour éviter un autre génocide il faut perpétrer des massacres à grande échelle sur la population civile comme à Kasika, Uvira, Kalehe, etc. Nous avons beau nous plaindre des violations de nos droits les plus élémentaires des personnes et des peuples; le monde fait sourde oreille parce qu’une idéologie plus grande a été mise en circulation à côté de laquelle tout le reste est relatif. Le génocide devenu « idéologique » fonctionne alors comme un chèque en blanc offert par l’administration actuelle des USA à la communauté Tutsi pour faire n’importe quoi à toutes les communautés environnantes et en toute impunité.

1.2 Le discours officiel

En décembre 1997, dans son voyage de préparation à la visite en Afrique du Président Clinton, la secrétaire d’Etat, Mme Madeleine Albright, avait montré la volonté des USA pour la construction d’un nouveau partenariat avec les peuples de la région de l’Afrique des Grands Lacs. Au début de son voyage en Afrique (23 mars-02 avril 1998), à Accra, le président Bill Clinton a présenté cette initiative des USA comme l’acte de « la renaissance africaine » pour tous les Africains qui « nourrissent de nouveaux espoirs de démocratie, de paix et de prospérité ». Dans sa dernière tournée en Afrique (26 octobre-05 novembre), la Sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, Susan Rice, affirmait une fois de plus l’engagement des USA pour la recherche de la paix et du développement dans la région. Mais, en réalité, le refrain du génocide semble être le pivot autour duquel va se concrétiser la nouvelle politique africaine des USA. Car, à la place des initiatives civiles ordonnées à la paix, à la démocratie et à la prospérité, on voit venir une guerre soutenue et de grande envergure. Tout cela pour éviter un nouveau génocide.

1.3 La prévention du génocide comme idéologie dominante

Nous ici localement, nous devons tout subir et nous taire, en tout cas nous n’avons pas le droit d’être entendus parce qu’il y a eu le génocide qui est la cause suprême, il en va de même de l’attitude que doivent adopter toutes les nations ainsi que la communauté internationale pilotée par les USA. En effet, on joue beaucoup sur le sentiment de culpabilité de la communauté internationale face au génocide de 1994. Le régime de Kigali capitalise sans rêlache sur le génocide en rappelant continuellement aux Occidentaux leur apathie et leur non-intervention face à cet événement. Mais ce régime oublie que son plus grand allié, les USA, a forcément influencé le Conseil de sécurité de l’ONU dans la résolution du 27 avril 1994, pour mettre fin à la mission de la MINUAR juste au moment où il aurait été important d’en renforcer son dispositif pour éviter le pire. Au contraire, on a laissé faire, donnant carte blanche au FPR. Donc tout serait permis au régime de Kigali, pourvu qu’il rappelle à une communauté internationale qui se sent coupable de son inaction dans le génocide de 1994.

Pourtant la commission d’enquête de l’ONU a présenté au Conseil de sécurité le 1er juillet 1998 son rapport sur les allégations de massacres de réfugiés hutus en RDC. Le 13 juillet, le Conseil de sécurité formulera une tiède condamnation avec la recommandation de poursuivre les enquêtes. Le mot « génocide » a été supprimé pour être remplacé par le mot « massacre ». Les organisations de défense des droits de l’homme comme Human Rights Watch, Amnesty International, réagiront indignées. Comment expliquer cette démission du Conseil de securité? Peut-être certains de ses membres préfèrent-ils que toute la vérité ne soit pas faite sur les massacres des Hutus, pour que l’exclusivité du bénéfice politique du « génocide » reste monopole du régime de Kigali. On sait, par ailleurs, que des militaires des USA ont formé les soldats qui ont perpétré ces atrocités et que des soldats étasuniens ont accompagné les hostilités. Déjà en octobre 1997, Human Rights Watch/Africa et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), dans leur rapport conjoint « Ce que Kabila dissimule: massacre des civils et impunité au Congo », accusaient aussi les USA d’avoir été au courant de l’intention du Rwanda d’attaquer les camps de réfugiés.

1.4. Notre attitude face au génocide

Tous les génocides, y compris celui du Rwanda sont condamnables et doivent être condamnés. Le monde civilisé ne reconnaît que cinq génocides: celui des Juifs, des Arméniens, des Combodgiens, des Bosniaques et des Rwandais en 1994. Tout récemment le général Pinochet a été accusé et écroué pour cause de génocide. Si les critères de son inculpation et de son arrestation sont valables pour tous, alors les génocides et les génocidaires sont nombreux dans notre sous-région. Il faudrait pouvoir faire la lumière sur l’ensemble de ces génocides. Nous pourrions nous demander: seuls les vainqueurs peuvent-ils se réclamer victimes du génocide? Ou bien les vaincus aussi peuvent-ils jouir aussi du droit de recours contre cette violation? Doit-on attendre que le massacre soit terminé pour qu’on parle de génocide? Mais puisque le génocide des Tutsi est considéré comme le seul vraiment important ici chez nous, il faudrait du moins en établir objectivement les responsabilités directes et indirectes, intérieures et extérieures avant d’appuyer le groupe qui revendique l’exclusivité du génocide. Faut-il rappeler que cela a été le génocide des Rwandais, Hutu et Tutsi. De manière générale la communauté internationale devrait pouvoir éviter que le génocide, qui se vend tellement bien aujourd’hui, ne soit parfois planifié ou toléré en vue d’en tirer profit. Et d’une manière particulière que les Congolais cessent d’être à peu près les seuls à porter le poids de cette zone d’ombre de notre histoire commune.

2. De la logique de la guerre généralisée

2.1. Que dit-on de cette guerre?

Aux yeux de la population, la guerre actuelle apparaît comme une guerre de conquête pour la gestion des ressources et du marché congolais par l’intermédiaire du Rwanda et de l’Ouganda. La population qui a acquis depuis un certain temps une attitude critique vis-à-vis des événements qui le concernent, manifeste une vraie aversion pour la politique actuelle des USA, principaux alliés du Rwanda et Ouganda dont les armées occupent notre territoire.

Des témoins oculaires et bien informés affirment que des instructeurs étasuniens, même blancs, entraînent des militaires rwandais et d’ailleurs dans la localité de Deida, une île dans le Lac Kivu ainsi que dans une base au nord de l’île d’Idjwi, dans la province du Sud-Kivu. Le discours officiel de l’administration des USA est celui de la recherche d’une solution négociée, de l’intégrité nationale et du respect des frontières mais en réalité sur le terrain il s’avère toute autre chose. Pourquoi enverrait-on principalement des militaires et des armes sur place si le but déclaré est celui de la paix?

La guerre actuelle est considérée par la population comme une invasion cachée derrière une mutinerie provoquée de l’extérieur, celle de la 10ème et de la 222ème brigades basées respectivement à Goma et à Bukavu. Qui sont ces deux brigades pour résister à l’armée nationale soutenue par l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad? Ainsi la « rébellion  » n’apparaît pas comme le porte-parole de la population comme elle veut le faire croire, mais elle est l’expression d’une intrigue de palais axée sur la vengeance contre la personne de Kabila de la part de ses propres anciens alliés le Rwanda et l’Ouganda. Elle est à ce titre désavouée comme une guerre injuste contre la population. Ce désaveu se manifeste par le boycot de différentes activités imposées par le RCD, branche politique de la « rébellion  » armée. Tout cela, malgré quatre mois de mensonges et de subterfuges.

2.2. Conquête du marché sans partenariat

Le projet de loi « African Growth and Opportunity Act » introduit au Congrès américain en octobre 1997 montre le véritable objectif de cette guerre. Conçue par les multinationales américaines, cette loi établit la nouvelle politique des USA pour l’Afrique. Le but est d’assurer la prépondérance desdites multinationales en Afrique. Cette loi préconise entre autres l’élimination de la plupart des droits pour les produits africains, la privatisation de tous les secteurs de l’économie en Afrique, la réduction des impôts pour les multinationales, l’élimination de toutes les restrictions aux investissements, l’assouplissement des lois sur la protection de l’environnement, ainsi qu’un projet d’une zone de libre échange entre les USA et l’Afrique. Si le partenariat était l’objectif principal de la « renaissance africaine » on s’attendrait à ce qu’il s’obtienne par la libre adhésion des Etats sur base des accords bilatéraux et non pas par imposition militaire.

3. La situation actuelle et les conséquences de la guerre sur la population

– Des massacres en série dont celui de Kasika est le plus célèbre (avec 1099 victimes, tous des civils).

– Des villages entiers déplacés entre Bukavu et Kindu fuyant la terreur de la guerre.

– Toute la population dispersée dans la forêt équatoriale loin des champs et des maisons sans nourriture, sans médicaments, sans eau potable, exposée à toute sorte d’intempéries et épidémies.

– Anéantissement de l’économie locale par les pillages des organisations internationales et des banques; étranglement de la population par les coupures des voies de communication dues à la présence d’une multitude de milices sur l’ensemble du territoire occupé causant l’insécurité.

– Inflation galopante de près de 300 pc en 4 mois, depuis le commencement de la guerre.

– Crainte des massacres et des crimes de type rwandais (Cfr Kasika, Bushaku, Bunyakiri, etc.).

– Abandon et isolement: les populations connaissent des problèmes humanitaires aigus, mais cela ne semble intéresser personne.

– Culpabilisation à l’excès du peuple congolais: lorsqu’il est agressé et qu’il se défend on le traite de génocidaire; lorsqu’il s’explique il est traité d’irresponsable et d’irrationnel: lorsqu’il s’accroche à l’unité nationale, on l’accuse de s’attacher au dictateur Kabila. En fait, il ne s’agit pas de soutenir la personne de Kabila mais d’affirmer le principe de l’identité et de la souveraineté nationale ainsi que celui de l’intégrité territoriale. Ce sont là des principes qui ne se négocient dans aucun pays.

– Arrestations arbitraires, enlèvements, tortures et assassinats commandités par le RCD vis-à-vis de tous ceux qui osent penser différemment. Et la liste est déjà longue.

– En milieu rural, les envahisseurs avec la complicité du RCD, terrorisent les chefs coutumiers pour les contraindre à la clandestinité. De même que les prêtres catholiques et les prêtres protestants dans certains cas. On lit dans ces agissements, la volonté politique de décapiter un peuple en supprimant son leadership traditionnel. Pas de liberté de parole et d’expression. Qui s’y hasarde le fait à ses risques et périls. On dirait que pour plaire à une certaine opinion américaine et internationale, le peuple congolais doit se résigner à devenir une matière inerte, sans pensée, sans option, sans action. Bref, inexistant.

4. Nos attentes

L’intransigeance du président Kabila, l’opportunisme du RCD, le mensonge et la ruse de l’envahisseur rwandais, ougandais et burundais, le sentiment de se sentir abandonné, plongent la population dans une situation intolérable. Nous nous trouvons dans une position d’enlisement parce que, en réalité, les acteurs en présence ne sont pas les responsables en dernière instance de cet imbroglio. En tant qu’Eglise, nous ne savons plus auquel de nos Saints nous vouer pour contribuer à débloquer une situation que les autorités politico-militaires actuelles veulent stagnante.

4.1. Sensibilisation

C’est pourquoi nous recourons à vous pour mobiliser l’opinion américaine afin de la sensibiliser face à la misère et au malheur du peuple congolais. Votre pays comme première puissance du monde et principal allié du Rwanda et de l’Ouganda, ne saurait être sans possibilité de quelque remède que ce soit. Cette aide devrait refléter l’intérêt que vous avez toujours porté aux droits de l’homme et au progrès social. Vous même vous reconnaissez que l’aide des USA est de plus en plus militarisée. Nous vivons ici la conséquence fâcheuse de cette politique même s’il n’est pas toujours facile d’en démêler les intrigues politiques, économiques et militaires qui se trament à l’insu de tout le monde, ainsi que de l’opinion publique, pour en déterminer la responsabilité. Mais nous savons également que l’opinion américaine est très sensible à la vérité, au respect des droits de l’homme, à la liberté, à la démocratie et au progrès social.

4.2. Connaissance

Nous aurions voulu que la société américaine s’intéresse de plus près à cette région et de façon plus globale. Car, si elle était mieux informée elle pourrait réagir autrement: elle pousserait ses autorités à favoriser le dialogue et la collaboration plutôt qu’une logique de guerre. Nous sommes déroutés par le fossé existant entre les discours officiels parlant de valeurs telles que la démocratie, la paix et la prospérité, alors que sur le terrain nous vivons l’inverse: dictature d’une minorité ethnique au Rwanda, en Ouganda, au Burundi et actuellement à l’Est du Congo.

De même à la place de la paix, nous avons la guerre généralisée désormais au niveau continental; de même à la place de la prospérité nous avons la misère, le pillage systématique des ressources des individus et des peuples. Dans les années « 70 », au nom de l’idéologie de la « sécurité nationale », les USA ont cautionné les dictatures en Amérique Latine; et voici qu’en 1998, au nom de l’idéologie de la prévention du génocide, les USA, cautionnent en Afrique la dictature d’une communauté ethnique sur toutes les autres communautés et les Etats. Serait-ce la stratégie de l’administration américaine pour éviter un nouveau génocide? Nous demandons votre aide aussi non seulement pour notre pays et pour notre peuple, mais aussi pour éviter une nouvelle tragédie dans toute la sous-région si cette politique exclusiviste continuait de se développer.  

4.3. Implication

Vous dites: « un pays aussi grand, aussi riche et aussi puissant que le nôtre a l’obligation de se mettre en tête de l’action visant à réduire la pauvreté dans le tiers monde ». C’est l’idéal auquel nous devrions arriver. Mais notre peuple ne voit pas, pour l’instant, que le vôtre lui donne de son pain. Si toutefois il pourrait ne pas piller le nôtre ce serait déjà bien. Et si plus tard on pouvait partager, ce serait encore mieux. Les interlocuteurs, les porte-parole de la population, ne manquent pas. La Société civile du Sud-Kivu en est un exemple, proposable et courageux. Dans son « Plan de paix » (dont elle souffre des retombées répressives du RCD), elle montre les issues pacifiques à cette guerre absurde. Faut-il encore que ces interlocuteurs puissent jouir de l’appui des grandes puissances. Ce faisant elles montreraient leur volonté politique et leur détermination pacifique dans la résolution de ce conflit qui a déjà fait trop de victimes. Aidez-nous, nous vous en supplions, pour que des propositions concrètes soient trouvées à temps afin d’éviter que cette région ne se transforme en une zone de permanente instabilité où la culture de la mort continue à avoir le dessus sur le respect de la dignité de la personne.

En vous remerciant infiniment de l’attention que vous nous accordez, nous espérons une suite favorable à notre appel que nous pourrions programmer et planifier ensemble.