L’article ci-après est un PERINTREP, terme d’usage militaire signifiant Periodic Intelligence Report. Il va décrypter la situation qui prévaut dans le conflit Rwanda-RDC fin juin 2025 et surtout voir où l’on en est avec le processus de Washington censé aboutir à un accord de paix entre les deux belligérants.

Six question légitimes à se poser

  1. Rwanda-RDC: Où en est le processus de Washington censé aboutir à un accord de paix entre la RDC agressée et son agresseur le Rwanda dont les troupes occupent deux de ses provinces à savoir celles du Nord et du Sud Kivu?
  2. Sans parler des guerre à Gaza, en Ukraine et depuis peu en Iran, pour empêcher les politiciens congolais et la clique de magouilleurs autour de Paul Kagame de ne pas contrarier le président Trump, qui se veut un « faiseur de paix » mondial et qui n’a de cesse de répéter que s’il avait été au pouvoir à l’époque, la guerre n’aurait commencé ni à Gaza ni en Ukraine, et encore moins en RDC… Est-ce que le même Trump pourrait-il y imposer une paix factice et à peu de frais ?
  3. Pourquoi entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi concernés, l’un d’eux risque de ne pas apposer sa signature au bas d’un probable accord de paix de Washington?
  4. Quel impact pourrait avoir la guerre lancée par Israël sur l’Iran sur le processus de Washington ayant pour objectif de restaurer la paix à l’Est de la RDC et dans la région?
  5. A Washington le 18 Juin, paraphe par les experts des deux parties d’un document préparatoire à un accord de paix ou “trompe-l’œil et jeu de dupes” ?
  6. Une courageuse femme politique désignée par le régime finissant de Paul Kagame comme “bouc-émissaire” . Cas de Madame Victoire Ingabire.

En guise de rappel

Le président actuel des Etats Unis Donald Trump, après son retour à la Maison Blanche, son administration a eu, parmi les dossiers prioritaires  à étudier et à résoudre en matière de paix et de sécurité, celui du conflit à l’Est de la RDC où les troupes de Paul Kagame venaient de conquérir le gros des territoires de deux provinces de l’Est et leurs chefs-lieux, à savoir les villes de Goma et de Bukavu.

Depuis lors,  – mars 2025 -, Washington a annoncé avoir entamé une médiation entre la RDC et son agresseur le Rwanda et que bientôt un accord de paix entre ces deux belligérants serait signé à Washington par les deux chefs d’Etats concernés à savoir Félix Tshisekedi de RDC et Paul Kagame du Rwanda sous l’œil de Donald Trump.

Cet accord, initialement annoncé pour fin mai, puis pour mi-juin, ensuite pour fin juin est maintenant annoncé pour juillet. Cet accord introuvable entre la RDC et son agresseur le Rwanda sous l’égide de Washington dont la neutralité n’est pas évidente, les initiateurs semblent être en pleines « manœuvres dilatoires » au profit du Rwanda.

En effet, il y a eu ensuite l’annonce que cette fois-ci les négociateurs au niveau des techniciens ont, pour la première fois, commencé à échanger face à face, car, jusque là, c’était par courrier échangé via la médiation.

L’administration de Trump, comme “médiateur” dans ces négociations de Washington, a donc fait la synthèse des arguments des uns et des autres et a proposé une note de synthèse qui devait, si approuvée, constituer la base de l’accord.

D’après les observateurs qui sont au courant de cette note de synthèse de Washington, les négociations directes qui étaient en cours depuis le 10 juin 2025 à Washington entre les techniciens de la RDC et du Rwanda qui devraient être suivies de celle des ministres pour approbation et signature, avaient quelques points précis et sensibles à l’ordre du jour.

Chaque partie avait listé ses préoccupations.

La partie congolaise insistait sur le retrait inconditionnel des forces rwandaises du territoire congolais, tel qu’exigé par la résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La partie rwandaise exigeait, quant à elle,  la levée de l’état de siège dans la province du Nord-Kivu, la signature préalable d’un accord entre Kinshasa et l’Alliance du Fleuve Congo (AFC)/M23, ainsi que le démantèlement des groupes armés dont les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).

Cette nouvelle  – ou dernière –  phase des négociations entre la RDC agressée et occupée et le Rwanda l’agresseur et conquérant du Nord et Sud Kivu fut lancée à Washington au moment où des éléments nouveaux sont venus s’ajouter à la lourdeur et la complexité de ce conflit.

Ainsi, l’ancien président de la RDC pendant 18 ans qui, depuis plus d’un an, s’était volontairement exilé de la RDC, est finalement revenu dans ce pays en passant par le Rwanda et s’est, depuis lors, installé dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu conquise et occupée par les troupes rwandaises de Paul Kagame sous la couverture de la rébellion du M23/AFC.

Il est installé dans sa résidence présidentielle où il reçoit comme “chef d’Etat”, à commencer par les leaders politiques et militaires du M23/AFC qui lui font allégeance, les représentants de la société civile, les chefs religieux ainsi que ceux des ONG opérant encore à l’Est de la RDC conquis et occupé par les troupes de Paul Kagame.

Il y a eu ensuite la venue et le séjour à Goma de la cheffe de la MONUSCO Madame Bintou Kéita au cours de la même semaine de la reprise des négociations de Washington.  Elle fut reçue par le chef politique du groupe armé qui a conquis le Nord et le Sud Kivu, Corneille Nangaa, présenté comme coordinateur du M23/AFC flanqué des chefs militaires à savoir des officiers rwandais de son M23/AFC.

Certains commentateurs, surtout parmi les fanatiques de Paul Kagame et leurs pantins du M23/AFC, ont jubilé et dit qu’en se rendant à Goma en passant par Kigali au Rwanda et en étant reçue par Corneille Nangaa car le vrai patron de cette « rébellion » Joseph Kabila a refusé de la recevoir, la cheffe de la MONUSCO serait venue pour faire passer le message au monde comme quoi l’ONU reconnait désormais la balkanisation de fait de la RDC et le rattachement de sa partie Est au Rwanda de Paul Kagame.

En effet, le nouveau patron de cette rébellion “made in Rwanda” qui se trouve dans sa nouvelle capitale Goma, Joseph Kabila, a refusé de la recevoir en arguant qu’elle n’était pas à son niveau protocolaire comme Chef d’Etat.

Dans cette cacophonie diplomatique entourant ce conflit, une seule clarification fut perceptible. Le processus de Doha selon lequel le Qatar s’est engagé à jouer le médiateur entre la RDC et les pantins de Paul Kagame en RDC du M23/AFC a clairement indiqué qu’il se trouvait en complément à celui de Washington et que donc les négociations de Doha, qui sont toujours en cours, s’inscriront dans la logique de la mise en pratique de l’accord de Washington.

Il ne pouvait en être autrement le Qatar étant le pion des Etats Unis dans le Golfe et le patron économique du Rwanda dont il est propriétaire de la quasi totalité des entreprises ou infrastructures dont il  détient plus de 85 % de leur capitaux: banques locales qui sont des succursales de celles de Doha qui sont des dépôts des fortunes des dignitaires du régime Kagame, aéroports de Kigali-Kanombe et celui de Bugesera en construction, compagnie d’aviation Rwandair ,etc.

Le Département d’Etat de Washington a même indiqué que «Dans le cadre de la coordination en cours entre les efforts de facilitation des États-Unis d’Amérique et de l’État du Qatar, l’État du Qatar a participé à ces discussions afin d’assurer la complémentarité et l’alignement entre les initiatives des deux pays visant le dialogue et la paix dans la région” (Radio Okapi, le 18/6/2025).

L’attaque surprise et généralisée d’Israël sur l’Iran qui est survenue le 13 Juin 2025 et qui continue en s’intensifiant non seulement détourne l’attention du monde des autres conflits même de celui de Gaza dans lequel est engagé le même état hébreux, mais accapare l’attention et les actes de l’administration Trump tellement que le dossier RDC-Rwanda pourrait être différé ou tout simplement relégué aux détails dont doit se débarrasser la super-puissance du monde préoccupée par l’imposition au Proche et Moyen Orient de son allié et protégé qu’est Israel dans son opération d’effacer la République Islamique d’Iran de la carte pour crime “d’intention d’avoir l’arme nucléaire”.

Déroulement des pourparlers en vis avis à Washington pour la première fois

En annonçant le début des négociations entre les délégués de la RDC et du Rwanda à Washington et pour la première fois en vis-à-vis, les commentateurs ont quand-même signalé quelques points d’achoppement au cours des premières séances : condition de retrait de toutes les troupes de Paul Kagame de la RDC ; accord pour associer le Rwanda dans l’exploitation des minerais de RDC ; identification rationnelle de la menace que constituerait les FDLR

Dans ce face à face le calcul de Paul Kagame et ses points de friction, Paul Kagame espère ce qui suit : consolidation du pouvoir de ses pantins du M23 sur le Nord et le Sud Kivu ; distraction des instances internationales surtout l’ONU sur ce conflit à cause d’autres plus médiatises et plus préoccupants: Ukraine-Russie, situation  au Moyen Orient ; création et médiatisation des événements de nature à attirer l’attention sur le régime de Kigali mais dans une perspective admirative : Rwanda Convention 2025 à Dallas, championnat du monde de cyclisme au Rwanda, compétition de Formule1 au Rwanda, etc.

Au vu de la situation, les évènements inattendus qui pourraient survenir entretemps, par exemple : l’assassinat de Félix Tshisekedi avant la signature prévue ou avant l’implémentation de cet accord. De la part du FPR de Paul Kagame, il s’agit d’une forte probabilité car il en a l’expérience. En signant l’accord de paix d’Arusha avec le président Juvénal Habyarimana le 03 août 1993, il n’a pas laissé à ce dernier l’occasion de le mettre en œuvre au Rwanda et l’a éliminé le 06 avril 1994 soit 6 mois après la signature de l’accord. Ce qui lui a permis de conquérir militairement tout le pays et y prendre tout le pouvoir seulement en trois mois, acte qu’il essayait de réaliser depuis 1990 mais sans succès. Enfin une “Nouvelle rébellion”, en réalité son M23/AFC qui, sous une nouvelle appellation, prendrait, dans une guerre éclaire, Lubumbashi ou /et Kisangani.

Le pré-accord paraphé le 18 juin par les experts des deux belligérants

Il contient cinq dispositions, citées uniquement par leurs titres mais sans les développer donc sans que l’on puisse savoir ce que cela signifie concrètement sur le terrain et en pratique.

Parmi celles-ci figurent :

Le respect de l’intégrité territoriale, mais sans oser dire clairement que les troupes rwandaises de Paul Kagame (entre 7 et 10 milles hommes selon les dernières estimations) devraient être retirées de RDC comme cela a été exigée par le Conseil de Sécurité de l’ONU dans sa résolution 2723 et une disposition qui était jusqu’ici systématiquement et intégralement reprise dans tout projet d’accord.

L’interdiction des hostilités, sans spécifier entre qui et qui ;

Le désengagement, le désarmement des groupes armés, sans spécifier de quels groupes il s’agit. Sur ce point, le régime Kagame insistait pour que l’on spécifie que c’est le groupe FDLR qui devait être neutralisé et démantelé. Rien de spécifique dans ce pré-accord.

L’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques. La RDC qui rejetait  ce  principe d’intégration des groupes armés qui rappelle les malheureuses intégrations et mixages sous le régime de Joseph Kabila qui ont eu pour résultat de priver la RDC d’une armée véritablement nationale, semble avoir cédé car le Rwanda insistait pour que son M23 soit intégré dans les FARDC et à ses conditions.

La création d’un cadre d’intégration économique régional. En clair il s’agit du fameux volet de cet accord “made in USA” qui permettrait au Rwanda de Paul Kagame de partager avec la RDC les activités d’exploitation de ses ressources naturelles.

Ce nouveau développement  – pré-accord du 18 juin – dans cette affaire peut paraitre pour certains comme le bout du tunnel dans cette longue marche vers la paix à l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs d’Afrique en général. Mais pour d’autres cela ne constituerait qu’un trompe-l’œil pour permettre à la première puissance du monde de se débarrasser d’un dossier certes préoccupant pour les acteurs ou sujets mais insignifiant géopolitiquement sur le programme MAGA  (Make America Great Again) engagé et préoccupé qu’il est par d’autres conflits autrement plus rapportant à l’Amerique de Trump : conflit Russie-Ukraine, opérations d’Israël à Gaza et dans les territoires occupés de Palestine, attaque d’Israël en Iran en vue de neutraliser sa capacité militaire ou y changer de régime. Tout au plus faire de cet “accord RDC-Rwanda” un des arguments pour l’attribution du Prix Nobel de la Paix au milliardaire américain Donald Trump.

En effet, la presse a annoncé que mercredi 18 juin 2025, les experts congolais et rwandais avaient  paraphé un document préparatoire à un accord de paix sous l’égide des États-Unis. Ajoutant que c’est un pas important, qui doit désormais être validé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Leur signature est attendue le 27 juin 2025. Une signature au niveau présidentiel, en présence du président américain Donald Trump, pourrait avoir lieu en juillet, selon des sources proches de la médiation.

Comme on le voit, en attendant de savoir ce que contient en détails ces dispositions de l’accord qui normalement devraient être rendu public ou au moins, remis dans son intégralité aux représentants de la population (élus nationaux ou locaux), force est de constater que le régime de Paul Kagame du Rwanda n’aurait cédé que sur un seul point de détails à savoir ne pas nommer spécifiquement les FDLR dans le projet d’accord comme c’était son obsession.

Par contre, les négociateurs de la RDC auraient cédé sur presque tous les autres points. Ainsi l’exigence de retrait sans conditions des troupes rwandaises de la RDC aurait disparu. Tout comme la RDC admettrait le principe de réintégrer le M23 de Kagame dans les FARDC et le partage de l’exploitation de ses ressources minérales avec le Rwanda. Mais attendons de lire et d’analyser l’accord qui sera signé et surtout ce qu’implique chacun des points de l’accord dans son application pour voir s’il est “gagnant-gagnant” ou alors un jeu de dupes et dans lequel le dindon de la farce serait la RDC.

Victoire Ingabire “bouc émissaire“ ou objet d’accompagnement dans l’au-delà de Paul Kagame et son régime?

Entretemps dans la nuit du 19 au 20 juin 2025, l’opposante au régime du FPR de Paul Kagame qui après 10 ans  d’emprisonnement est toujours prise en otage à Kigali par le régime sans possibilité de sortir du pays même pour voir sa famille qui réside aux Pays Bas, Madame Victoire Ingabire Umuhoza a été arrêtée par la Police spéciale de Paul Kagame et emmenée et détenue dans la station de police de Remera.

Cette courageuse femme qui, après des années d’exil, était rentrée au Rwanda en 2010 pour se présenter aux élections alors prévues sous la bannière du parti FDU dont elle était présidente, fut arrêtée et jetée en prison puis condamnée à 15 ans d’emprisonnement. Elle en sortira 8 ans plus tard et démissionna du parti FDU qui opérait à l’extérieur du Rwanda mais qui restait interdit au Rwanda-même.  Elle fonda un autre parti nommé DALFA-Umurinzi, mais toutes ses tententives pour le faire enregister afin qu’il opère au Rwanda, furent rejetées par le régime dictatorial. Son arrestation survient au lendemain d’une audience au tribunal de Kigali où elle était interrogée dans le cadre d’un procès que le régime intente à quelques membres de son parti DALFA-Umurinzi qui sont accusés d’avoir été surpris en train de lire le livre   Srdja popovic : Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes. Et donc qui sont inculpés par le régime. Ils sont accuses de ’’tentative de renverser le pouvoir” pour avoir osé lire ce livre.

On ne sait pas si elle aussi est inculpée d’avoir lu un livre qui est pourtant à la disposition de tout le monde et n’est interdit nulle part et même pas au Rwanda de Paul Kagame. Mais les connaisseurs auront compris que Victoire Ingabire est la dernière cible de Paul Kagame qui, avec ses ennuis de santé et son isolement diplomatique doublés de la fin de son impunité pour les crimes contre l’Humanité et du Droit International sentant sa fin imminente ne voudrait pas laisser une courageuse femme politique comme Victoire Ingabire derrière lui. Même ce dictateur sait qu’elle a tous les atouts pour le remplacer.  Paul Kagame voudrait donc en faire “sa couchette du mort” (kwisasira en Kinyarwanda).

Appels et avertissements

Au gouvernement de la RDC.

Bien entendu dans tout conflit armé, la diplomatie est fondée sur des rapports de force, ça va de soi. Le rapport de forces lui étant défavorable, dans toute négociation en vue de mettre fin à la guerre qui lui fut imposée, il doit céder sur plusieurs points afin de parvenir à un accord. Accord oui mais capitulation non.

Pour la paix, le gouvernement de la RDC doit au moins diplomatiquement se battre pour préserver les acquis y relatifs. Parmi ces acquis il y a la position du Conseil de Sécurité de l’ONU dans sa résolution 2773. Il devrait aussi  exiger des garanties et suivis sur le terrain.

Car, par ses magouilles dont il est passé maître, Paul Kagame maintiendrait ses troupes dans la partie conquise de la RDC, puis il continuerait à piller les richesses minérales et surtout à y tuer les peuples Bantou pour créer de l’espace aux Tutsi, son but ultime.

Comme ce retrait constitue, et avec raison, la condition sine qua non pour que la RDC signe cet accord, la tactique du Rwanda consiste à le différer, d’abord en contestant posséder des troupes en RDC, ensuite à semer la confusion en assimilant certaines unités de son armée en RDC aux groupes rebelles congolais défendant les intérêts des Tutsi congolais et autres Banyamulenge.

Ainsi certains bataillons de la RDF déployés en RDC sont d ores et déjà instruits de se présenter comme Twirwaneho, Gumino, ou simplement comme appartenant au M23 et même comme Red-Tabara. Et donc la RDC et l’ONU n’auront plus de troupes rwandaises sur qui pointer du doigt en RDC d’où cette clause de « retrait » serait automatiquement retirée du projet d’accord.

La question est de savoir si les négociateurs, côté RDC, ont eu la clairvoyance de sentir cette manœuvre afin de la dénoncer à temps et surtout si les décideurs politiques auront la force et le courage de s’opposer à l’abandon de cette condition de « retrait des troupes rwandaises de RDC » et donc ne signeraient aucun accord l’excluant !

De même le gouvernement de la RDC devrait clairement déclarer que : “Pas de cadeau d’accompagnement à l’ennemi non invité qui rentre chez lui”. Et par conséquent l’accord sur les minéraux et autres, ne devraient pas être liés à cet accord de paix mais à renvoyer à l’évolution des relations entre les 2 Etats voisins.

Aux opposants politiques à ce gouvernement

Il apparait clairement que dans ce processus de Washington comme dans celui de Doha, la classe politique congolaise à savoir le gouvernement légitime du président Tshisekedi et l’oposition politique incarnée par plusieurs partis opérant en RDC, cette classe politique est non seulement divisée, mais offre un spectacle effarant au moment où le pays et la Nation voient leur survie en extrême danger.

Le gouvernement se bat pour préserver l’intégrité territoriale de la RDC, éviter la balkanisation de ce grand pays et assurer la sécurité des populations de l’Est du pays qui sont terrassées  depuis 3 décennies, reléguant les questions internes de “partage du pouvoir“ à plus tard et à d’autres occasions. Tandis que les opposants ou opportunistes veulent saisir ces occasions (Doha et Washington) pour s’assurer de ce partage du pouvoir qui serait intégré dans ce processus et dans les probables accords de paix avec l’envahisseur.

C’est ainsi que l’ancien président Joseph Kabila, après avoir rejoint la rébellion créée par Paul Kagame du M23/AFD à Goma, a aussitôt dépêché un émissaire à Washington pour ce round de négociations qui devrait essayer de convaincre le médiateur américain que le partage du pouvoir à défaut du renversement du régime élu en 2023 devrait figurer dans cet accord de paix à signer avec le Rwanda.

De même, les chefs religieux catholiques de la CENCO et protestants qui sont les “faiseurs de rois” en RDC ont démontré qu’ils ne sont pas préoccupés par la conquête et l’annexion des provinces du Nord et du Sud Kivu par les troupes d’une puissance étrangère, ni par le nettoyage ethnique de ces provinces et ses repeuplements par les populations amenées par cette puissance.

C’est ainsi qu’ils se sont rendus à Kigali recevoir les desiderata de Paul Kagame, à Goma pour échanger avec Corneille Nangaa leur ancien acolyte dans la messe de la CENI  qu’ils célébraient avec lui, à Doha, à Washington, à Addis-Abeba,… Et partout pour prêcher que ce serait le moment de décréter le partage du pouvoir qui associerait leurs protégés politiciens au cas où ils seraient battus dans des élections. Mais rien sur l’intégrité du territoire ni à la sécurité de la population ou encore du droit de jouir de leurs biens sur les terres de leurs ancêtres. Rien!

C’est pourquoi nous demandons à ces politiciens congolais et à ces chefs religieux de penser d’abord à l’intégrité territoriale de la RDC, à la paix et la sécurité de sa population, avant de penser au “partage du pouvoir” qui semble être leur obsession.

A la médiation des Etats Unis

Même si le rétablissement de la paix dans la région des Grands Lacs d’Afrique et la souveraineté du gouvernement de la RDC ne peuvent pas être sur la même balance que le droit d’Israël à imposer sa force au Proche et Moyen Orient, le président Trump qui a fait campagne comme “ faiseur de paix” pour revenir au pouvoir, devrait au moins commencer par rétablir la RDC dans ses droits et remettre le Rwanda de Paul Kagame à sa place pour apparaitre au moins crédible et cohérent dans la gestion de la paix du monde en tant que plus grande puissance du monde. Les africains et les congolais en particulier ne lui demandent pas de leur accorder le même crédit que celui de l’Etat juif d’Israël, mais au moins de faire comprendre à Paul Kagame et à sa clique qu’ils ne sont pas du tout des “Juifs d’Afrique jouissant de l’impunité”.

Aux instances de l’ONU

Même si nous savons que l’ONU est un “machin” qui ne sert à rien comme l’avait qualifiée le général de Gaulle en son temps, et qu’actuellement en ce début du XXIè siècle elle est encore plus paralysée car ne pouvant même plus assurer ses missions et même est contrainte à se désavouer, elle devrait saisir toute opportunité pour se racheter  et essayer de sauver sa crédibilité et paraitre quelque peu cohérente.

Personne ne peut demander à l’ONU de condamner Israël pour ses bombardements sur Gaza et encore moins pour son agression envers l’Iran car même un seul véto suffit pour bloquer toute initiative dans ce sens alors qu’une telle proposition essuierait au Conseil de Sécurité au moins trois vétos assurés.

Mais en ce qui concerne le calvaire de la  RDC et les souffrances de sa population de l’Est infligées depuis 3 décennies par le dictateur Paul Kagame du Rwanda,  il faudrait reconnaitre que le Rwanda n’est pas Israel pour jouir de l’impunité, pour échapper à toute sanction et se moquer des principes de la Charte des Nations Unis.

Aux pays voisins de la RDC

Les pays voisins de la RDC et du Rwanda en même temps que sont le Burundi, la Tanzanie et l’Ouganda, devraient réaliser que l’exercice macabre auquel s’adonne Paul Kagame en RDC depuis 3 décennies  – invasion, occupation militaire et pillage, massacres des populations autochtones, tentatives de balkanisation ou d’annexion de ses territoires au Rwanda, … –  pourrait être transposé dans ces pays.

Déjà que le même conquérant Paul Kagame a déclaré et continue de déclarer que dans  chacun de ces pays, il y a des territoires qui auraient appartenu au “Grand Rwanda” avant l’époque coloniale et que donc il aurait le droit et le devoir de les reconquérir. Ces pays, même ceux qui ont été ses complices dans ses aventures guerrières comme l’Ouganda, devraient réaliser que ce rêve-fou du dictateur Paul Kagame constitue une menace à la sécurité de leurs populations des zones frontalières avec le Rwanda et doivent donc adopter des mesures préventives en conséquence.

Quant au Burundi, c’est pratiquement sa survie comme Etat au régime démocratique et non ethnique qui est en jeu car le même Paul Kagame jure d’installer au Burundi un régime dictatorial quasi d’Apartheid au modèle du sien où tout le pouvoir, l’avoir et le savoir appartiendraient à une clique.

Aux réfugiés Hutu rwandais et burundais en RDC et partout où ils se trouveraient. ils doivent réaliser que c’est leur sort en tant qu’êtres humains qui est actuellement en jeu à travers ces multiples processus avant les enjeux politiques ou économiques. Ceux qui errent encore dans la jungle de la RDC ont compris que le compte à rebours a commencé depuis qu’il leur fut refusé ou retiré le statut de réfugiés d’après la clause de “cessation” imposée par Paul Kagame et avalisée par le HCR.

Avec la conquête et l’occupation du Nord et Sud Kivu par les troupes de Paul Kagame, ils sont victimes d’un nettoyage ethnique, un crime contre l’Humanité systématique, appuyé et soutenu par le HCR. Ceux qui ne sont pas tués sur place sont déportés au Rwanda pour donner place aux protégés de Paul Kagame venus de toute la région qui viendront repeupler le Nord et Sud Kivu.

Les autres qui seraient hors de RDC et qui donc échapperont au nettoyage ethnique mais pas aux assassinats, devraient consacrer leurs efforts à attirer l’attention sur le sort des plus de 250 000 des leurs encore recensés en RDC et dont la disparition a commencé. Il faudrait donc saisir chaque occasion pour évoquer ce drame des réfugiés rwandais, comme la Conférence  de Bruxelles du 21 juin 2025 organisée  par:  All For Rwanda (AFR),  SOS Réfugiés , Jambo asbl, Fondation Victoire pour la Paix, Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix (RIFDP) que nous saluons.

Enfin aux rwandais en général et aux âmes de bonne volonté, étant donné les derniers développements, nous demandons de dénoncer cette dernière volonté du dictateur partant Paul Kagame comme quoi la courageuse et héroïne Victoire Ingabire devrait lui précéder dans l’au-delà comme il l’a toujours souhaité et prévu.  Crions, prions, travaillons et luttons,… pour que Victoire Ingabire soit libérée et maintenue en vie et en liberté quelle que soit la situation de son persécuteur et geôlier Paul Kagame et son régime.

Source: Echos d’Afrique

Foto: Le conseiller spécial des États-Unis pour l’Afrique, Massad Boulos, et les représentants « techniques » de la RDC et du Rwanda à Washington le 18 juin.

RDC: vers un accord de paix avec le Rwanda au 27 juin (africanews, 19.06.2025)