Jusqu’où les « bons » sont-ils prêts à aller pour préserver leur domination criminelle sur le monde, jusqu’à quel degré de folie destructrice sont-ils allés?

Les événements vont si vite que j’ai été obligé de modifier le plan de ce texte. Ce qui était une possibilité inquiétante, apparemment proche mais pas immédiate, d’une attaque ukrainienne sur la Crimée, est maintenant arrivé: la Russie a repoussé une attaque massive de drones sur la péninsule. Il ne s’agit pas encore d’une attaque meurtrière avec les missiles à longue portée promis. C’est très probablemente la raison pour laquelle la Russie ne réagit pas avec la force dévastatrice qu’elle prétendait utiliser en cas d’attaque de la Crimée.

Une illusion de plus en plus grave et dangereuse pour l’ensemble de l’humanité

Quoi qu’il en soit, le fait incontestable est la volonté évidente de l’OTAN d’attaquer la Crimée. L’ancien commandant général de l’armée états-unienne en Europe, Ben Hodges, a tweeté il y a quelques jours qu’il pensait que l’Ukraine pouvait récupérer la Crimée en abattant Sébastopol et la flotte russe de la mer Noire avec des missiles à longue portée. Quelle sera donc la prochaine provocation: une attaque à grande échelle avec des missiles à longue portée, en particulier sur Sébastopol, où l’importante base militaire russe, siège de la flotte de la Mer Noire, a été établie en 1804?

Si attaquer une base « ennemie » très importante, qui doit rester russe jusqu’en 2042, selon les accords avec l’Ukraine, c’est exercer la « responsabilité de protéger » les peuples opprimés… et si, d’un autre côté, se battre pour quelque chose qui nous appartient depuis plus de deux siècles est de l’expansionnisme impérialiste, alors Poutine doit être le diable réincarné qui commettait déjà ses grands crimes impérialistes à l’époque. Ou suis-je tout simplement incapable de comprendre ce désordre de nos héros hollywoodiens?

Pour « nos » dirigeants cyniques, il semble qu’il soit urgent de « libérer » la population de la péninsule. Une population à majorité ethnique russe qui, confrontée à la terrible réalité du régime radicalement russophobe installé à Kiev après le coup d’État de l’Euromaïdan, a décidé, en masse (plus de 95%) mais à tort (selon « nos » savants experts), de s’intégrer à la Russie. Kurt Nimmo conclut l’article dans lequel il analyse tout cela:

« Biden, Blinken, Sullivan et Ben Hodges devraient lire la Déclaration d’indépendance [des États-Unis]. Elle parle du droit de se séparer d’un gouvernement tyrannique. Mais je suppose que nos « fonctionnaires » ne s’intéressent pas à ce genre de choses de nos jours. En fait, nombre d’entre eux pensent que chercher à se séparer d’un gouvernement abusif et prédateur relève du terrorisme intérieur ».

Je me demande ce que ferait l’Écosse si la Russie parvenait à installer un régime néo-nazi et meurtrier à Londres? Et ce ne sont pas des questions rhétoriques. La nature néonazie du régime de Kiev est tellement évidente que je ne vais pas y consacrer une ligne. Et les plus de 14 000 morts qu’il a causé dans le Donbass depuis 8 ans, chiffres reconnus même par l’ONU mais inexistants pour nos sociétés « informées » et « démocratiques », sont la preuve que les habitants de Crimée savaient très bien ce qui se passait et ce qui les attendait. Mais l’attaque de la Crimée est loin d’être la seule provocation possible: est-ce la déstabilisation de la Transnistrie ou la livraison dangereuse d’avions de chasse à l’Ukraine?

Dans le même temps, les avertissements de la Russie face à tant de provocations sont de moins en moins équivoques. L’ancien président russe Dmitri Medvedev, actuel vice-président du Conseil de sécurité, a déclaré que la livraison d’avions de l’OTAN à l’Ukraine signifierait son entrée directe de  dans la guerre de l’Ukraine. Quelques jours plus tard, ses déclarations étaient encore plus dures: continuer à armer l’Ukraine conduira à une apocalypse, la vie d’avant devra être oubliée pendant des siècles jusqu’à ce que les décombres fumants cessent d’émettre des radiations, la Russie ne laissera pas les événements suivre ce cours, elle n’est pas seule dans cette entreprise, les pays occidentaux et leurs satellites ne représentent que 15% de la population de la planète, les autres sont bien plus nombreux et bien plus forts…

Et la Chine témoigne de plus en plus explicitement de sa aversion face aux manipulations incessantes et toujours plus nombreuses de l’Empire du Mensonge. La Bête cynique, qui déverse d’énormes ressources militaires, économiques et autres sur l’Ukraine, commence à l’accuser à plusieurs reprises d’évaluer la possibilité « intolérable » de soutenir résolument la Russie. Non, ce n’est pas une plaisanterie. C’est que « nous » sommes les bons. « Nos » dizaines de coups d’État sanglants et de crimes majeurs contre la paix sont des interventions libératrices. Contrairement à l’attaque illégale et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine, qui n’est rien d’autre qu’une invasion impérialiste sanglante.

Nous nous trouvons dans une situation absolument unique dans l’histoire, une situation absolument limite

La question inévitable et troublante est donc la suivante: combien de temps la Russie restera-t-elle calme face à tant de violations de ce qu’elle appelle des lignes rouges insurmontables; combien de temps se retiendra-t-elle, malgré le fait qu’en quelques minutes elle peut anéantir des dizaines de milliers de soldats ukrainiens ou des forces de l’OTAN opérant en Ukraine avec des missiles nucléaires tactiques; maintiendra-t-elle sa retenue, une retenue que certains experts, comme Craig Roberts, qualifient de grosse erreur, une erreur si grave qu’elle conduira à la seule issue encore possible, celle de l’Armageddon nucléaire?; Craig Roberts a-t-il raison lorsqu’il dit que Washington est déterminé à aller jusqu’au bout, car il est convaincu que Poutine ne sera pas en mesure de prendre la décision nucléaire ultime?

Ou bien David Sant a-t-il raison quand, dans son analyse documentée et lucide, il conclut qu’il est tout à fait possible que nous soyons effectivement à 60 ou 90 jours de la Grande Catastrophe, puisque c’est la Russie qui s’avancerait vers une prévisible attaque tous azimuts de l’OTAN, tout comme le 24 février 2022 elle s’est avancée devant l’imminence d’une attaque majeure du régime de Kiev sur le Donbass, attaque qu’elle préparait déjà en augmentant significativement ses bombardements sur le Donbass? Et, comme le confirme également Scott Ritter, elle en est tout à fait capable:

« La Russie est loin devant l’Occident dans la technologie des armes, à la fois offensives et défensives, […] si la Russie décidait de lancer des armes nucléaires contre des villes occidentales, rien dans l’arsenal militaire défensif des États-Unis ne pourrait empêcher ces missiles d’atteindre leur cible ».

Pire encore, il explique que la Russie a déjà déployé des systèmes de missiles Sarmat-II et que ces missiles, qui transportent jusqu’à 15 engins nucléaires de rentrée [dans l’atmosphère] chacun, peuvent être lancés sur une trajectoire au-dessus du pôle Sud, ce qui les amènerait aux États-Unis depuis une direction à laquelle les forces de défense nationale des États-Unis ne sont pas préparées.

[…] Les États-Unis concentrent leurs systèmes d’interdiction et de suivi des missiles sur la région du pôle Nord, car c’est manifestement la distance la plus courte entre la Russie et la partie continentale des États-Unis. Mais les missiles russes ont la portée nécessaire pour aller dans l’autre sens et survoler le pôle Sud de la planète ».

L’infernal désir anglo-occidental de provoquer en Russie le même effondrement et la même désintégration que ceux dont l’Union soviétique a souffert précédemment est évident. Outre l’arrogance luciférienne des élites qui se sentent autorisées et capables de prolonger et même de renforcer par tous les moyens la domination unipolaire dont elles jouissent depuis tant de décennies, il existe également des sociétés endoctrinées et russophobes qui sont majoritairement (85 % des Américains, semble-t-il) en faveur d’une guerre contre l’Union soviétique qui n’existe pas (comme l’inertie émotionnelle est forte, capable même de nous empêcher de voir la réalité). Et ils ne semblent pas tenir compte du fait que s’en prendre à la première puissance nucléaire n’est pas comme s’en prendre à l’Afghanistan.

Mais d’un autre côté, il y a une réalité tout aussi incontestable. Dmitri Medvedev a été très clair: « La Russie risque d’être détruite si elle arrête l’opération militaire spéciale (OMS) avant d’avoir remporté la victoire ». Dans le même temps, la grande majorité des citoyens russes (plus de 80%, semble-t-il) sont conscients que l’existence même de la Russie est en jeu dans cette guerre et soutiennent fermement le gouvernement de Vladimir Poutine. Nous nous trouvons donc dans une situation absolument unique dans l’histoire, une situation absolument extrême.

La prochaine défaite de l’Ukraine ne sera pas le résultat final; au contraire, elle nous rapprochera du dernier griffe désespéré et féroce de la Bête… mais le Kremlin le sait et fera tout ce qu’il faut pour éviter l’attaque nucléaire « préventive » de l’OTAN

Les empires n’ont pas l’habitude de passer raisonnablement le relais à leurs concurrents. Au contraire, ils s’effondrent généralement dans le sang et le feu, laissant derrière eux le chaos et la désolation. Mais cette fois-ci, ce ne sera pas le chaos et la désolation causés par la chute de l’Empire romain. Mike Whitney ne mâche pas ses mots et ne fait pas de généralisations abstraites, en évoquant par exemple les « armes de destruction massive », mais il pointe directement vers la « solution » nucléaire: « Pour faire simple: l’économie de la Chine dépasse celle des États-Unis et rien de moins qu’une guerre nucléaire ne peut inverser cette tendance« .

La défaite de l’Ukraine est déjà proche, comme le montre le rapport dévastateur du Mossad auquel j’ai fait référence dans la troisième partie de cet article. Mais la prochaine et plus grave provocation et/ou escalade du conflit par la Bête est probablement aussi plus proche. Examinons l’analyse de Roberto Freeman sur cette défaite de l’Occident, avec une fin heureuse pour l’humanité:

« On ne peut poursuivre une guerre que pendant un certain temps en s’appuyant sur la fumée et les miroirs, les tromperies et les illusions, les mensonges et les communiqués de presse. Mais la réalité finit par vous rattraper. […].

Au cours de la première semaine de guerre, la Russie a détruit les forces aériennes et les défenses aériennes de l’Ukraine. Dès la deuxième semaine, elle a éliminé la plupart des arsenaux et des dépôts d’armes de l’Ukraine. Au cours des semaines et des mois suivants, elle a systématiquement détruit l’artillerie expédiée par les pays d’Europe de l’Est qui faisaient partie de l’ancien Pacte de Varsovie, aujourd’hui membres de l’OTAN. Elle a démantelé les systèmes de transport et d’approvisionnement en carburant du pays. Récemment, elle a éliminé la majeure partie de l’infrastructure électrique du pays.

L’armée ukrainienne a perdu environ 150.000 soldats, à un rythme  plus de 140 fois supérieur à celui des pertes états-uniennes au Viêt Nam. Et ce, alors que 10 millions de ses 36 millions d’habitants ont fui le pays. L’armée est occupée à recruter des garçons de 16 ans et des hommes de 60 ans pour tenir les barricades. Elle ne peut pas obtenir de munitions de remplacement. La Russie a éliminé environ 90% des drones ukrainiens, les laissant largement aveugles. Les délais de livraison des chars qui sont censés ‘changer la donne’ s’étendent sur des mois et des années. Cela n’a pas d’importance.

Rappelez-vous tous les autres ‘changements’ ratés – les obusiers M777 et les véhicules blindés de combat Stryker, les lance-roquettes multiples HIMARS et les systèmes de défense antiaérienne PATRIOT? Ils devaient tous changer de cap en même temps. Tous se sont révélés impuissants à empêcher la Russie de s’emparer de 20% du territoire ukrainien et de l’annexer, ainsi que sa population, à la Russie.

Les États-Unis ont également perdu la guerre économique. Souvenez-vous de la prédiction délirante de Joe Biden selon laquelle les États-Unis verraient ‘le rouble réduit à néant’ et que ‘le régime de sanctions le plus sévère de l’histoire affaiblirait’ la Russie, ce qui pourrait même conduire au renversement de Poutine. Cela s’est retourné contre nous. L’année dernière, le rouble a atteint son taux de change le plus élevé de l’histoire. L’excédent commercial de la Russie en 2022, qui s’élève à 227 milliards de dollars, a augmenté de 86% par rapport à 2021. Au cours de la même période, le déficit commercial des États-Unis a augmenté de 12,2% et approche les 1.000 milliards de dollars.

En raison de tous ces éléments et d’autres encore, l’opinion nationale s’est retournée contre la guerre. Les hauts fonctionnaires européens parlent ouvertement du fait que les pertes sont insoutenables et qu’il faut revenir aux architectures de sécurité qui prévalaient avant le coup d’État empoisonné soutenu par la CIA sur Maidan en 2014. […].

La Rand Corporation, l’un des chuchoteurs stratégiques des États-Unis les mieux connectés, vient de publier un rapport affirmant que « les conséquences d’une guerre longue l’emportent largement sur les avantages ». Ce rapport indique explicitement que les États-Unis doivent gérer leurs ressources en vue de leur prochain conflit majeur avec la Chine. Newsweek a titré que ‘Joe Biden a offert à Vladimir Poutine 20% de l’Ukraine pour mettre fin à la guerre’. Il a également révélé que ‘près de 90% du monde ne nous suit pas en Ukraine’. De larges pans de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Asie refusent de soutenir les États-Unis dans leur demande de sanctions contre la Russie.

[…] Les États-Unis ont abusé de leur onction providentielle de nation exceptionnelle. Cet abus a été reconnu, dénoncé et est maintenant combattu par la plupart des autres nations du monde. L’avenir des États-Unis sera très différent de ce qu’il a été au cours des 80 dernières années, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’ils dominaient le reste du monde comme un géant parmi les pygmées. L’Ukraine s’avérera être le point tournant de cette transformation […]. »

Face à ces faits accablants, je me demande avec quels syllogismes tordus les presstitués qui nous racontent depuis un an une masse insoutenable de mensonges sur « la victoire incontestée de l’Ukraine » dans « l’invasion non provoquée de la Russie » tenteront de sauver leur honneur et de dissimuler leur mesquinerie et leur impudeur. Mais la preuve qu’il ne s’agit certainement pas des « idiots utiles » classiques, mais même de véritables mercenaires malhonnêtes, réside dans l’accumulation sans fin de canulars et de mensonges grossiers sur des crimes inexistants, des crimes dont la paternité a été changé, ou des crimes qui ont été planifiés dès le départ comme des événements sous faux drapeau.

La liste est longue. Il suffit de citer quelques exemples: la rééducation et même l’enlèvement d’enfants ukrainiens, le massacre de Bucha, l’attaque au missile sur Kramatorsk, les viols de masse par les militaires russes, l’attaque au missile sur la Pologne, l’auto-bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijjia….

Comme en Irak et dans tant d’autres grands crimes contre la paix, les presstitués ont été les instruments nécessaires pour causer tant de morts et de désolation. Mais je crains qu’une fois de plus, nos intellectuels « progressistes » et nos analystes de salon ne reviennent bientôt à fonder leurs analyses sur l’argument d’autorité. C’est-à-dire sur les grands experts et les grands médias au « prestige reconnu ». Comme à l’époque: peu de temps après la gueule de bois, ils citaient déjà le New York Times ou Amnesty International comme des références sérieuses et solides. Le mécanisme psychologique qui consiste à « déposer l’autorité » chez ceux à qui l’on a préalablement accordé un « savoir supposé » est incroyablement puissant et presque inexplicable.

Mais en ignorant et en oubliant ces misérables presstitués, tout comme ils ont ignoré et nié les données objectives pendant un an (trompant fatalement le peuple ukrainien, rendant possible une crise majeure dans toute l’Europe et la mettant même en grave danger), ce qui nous intéresse maintenant est ceci: comme l’affirment des personnalités aussi bien informées que la Dr Helen Caldicott ou David Sant, « nos » élites ont-elles déjà décidé de s’en prendre à la Russie jusqu’au bout… avant de s’en prendre à la Chine?

Sommes-nous effectivement à 60 ou 90 jours de la Grande Catastrophe?

Dans l’article que j’ai cité plus haut, David Sant a fait une analyse particulièrement lucide du récent grand discours du président Poutine. Il commence ainsi: « Les propos de Poutine, lus à travers le prisme du droit international, devraient faire froid dans le dos de l’Occident. Nous ferions bien de nous rappeler que Poutine s’est spécialisé dans le droit international. Son discours était un plaidoyer juridique contre l’OTAN ». Il poursuit:

« Au milieu de tout cela, il y a eu une déclaration importante:

‘Cela signifie qu’ils ont l’intention de nous éliminer une fois pour toutes. En d’autres termes, ils ont l’intention de transformer un conflit local en une confrontation mondiale. Nous le comprenons et nous réagirons en conséquence, car cela représente une menace existentielle pour notre pays.’

Le choix des mots de M. Poutine est extrêmement significatif à la lumière de la doctrine nucléaire russe, qui stipule que la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires ‘en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires et d’autres types d’armes de destruction massive contre elle ou ses alliés, ainsi qu’en cas d’agression contre la Russie avec l’utilisation d’armes conventionnelles lorsque l’existence même de l’État est menacée’.

Parmi les 30 preuves de la guerre des États-Unis contre la Russie, M. Poutine a énuméré plusieurs cas d’utilisation par les États-Unis d’armes conventionnelles contre le territoire russe via l’Ukraine, en tant que mandataire à peine voilé, et a déclaré que cela représentait une ‘menace existentielle pour [l’État russe]’.

Ce que M. Poutine vient de nous dire, c’est que le Kremlin considère désormais que la condition n° 2 d’une utilisation nucléaire est vraie, à ce jour.

Cette déclaration s’est accompagnée de deux actions connexes. La veille du discours, la Russie a testé un missile balistique intercontinental (ICBM) Sarmat II. Et à la fin du discours, M. Poutine a annoncé que la Russie se retirerait immédiatement du traité START II, qui limite le nombre et la portée de ses missiles nucléaires.

Ces trois déclarations et événements devraient signaler à l’ensemble de l’Occident que la Russie vient de dire ‘Dégage de mon porche’ et d’armer son quarante-cinq.

Cela ne signifie pas que la Russie va attaquer les États-Unis demain matin. Mais il est certain que nous sommes désormais au bord du précipice de la guerre nucléaire.

M. Poutine a déjà déclaré que personne ne peut gagner une guerre nucléaire et que c’est une guerre qui ne devrait jamais être menée. Pourtant, en coulisses, la Russie se prépare furieusement à survivre à une telle guerre, qu’elle espère éviter« .

Après un exposé documenté et détaillé du type d’armes, d’installations, etc. que possèdent les deux grandes puissances nucléaires, il conclut son article comme suit:

« La Russie dispose actuellement d’une fenêtre de supériorité en matière de frappe et de défense nucléaires que l’OTAN s’efforce rapidement de refermer. La Russie n’a aucun intérêt à permettre à l’OTAN de combler le fossé technologique en matière de défense aérienne et de frappe balistique intercontinentale.

Le monde est aujourd’hui au seuil de la guerre nucléaire. La Russie continue d’avertir l’Occident. L’Occident continue d’ignorer les avertissements et de redoubler d’efforts. L’objet inamovible affronte la force inarrêtable.

Trois éléments importants ont changé depuis la guerre froide et ont modifié la probabilité d’un échange nucléaire:

1. La prolifération nucléaire signifie que la MAD (destruction mutuelle assurée) peut être contournée si l’identité du premier attaquant est incertaine pour la cible. Un missile apparaissant dans une direction inattendue peut ne pas avoir été lancé par le suspect le plus évident.

2. La MAD suppose que les deux parties soient des acteurs rationnels. L’Occident a cessé d’être rationnel lorsqu’il a détruit Nordstream.

3. La Russie peut désormais disposer d’un bouclier antimissile efficace, alors que l’OTAN n’en a pas.

Comme en décembre 2021, lorsque la Russie a demandé des garanties de sécurité à l’OTAN, elle a respecté la lettre de la loi et la procédure. Elle a donné à l’OTAN la possibilité de reculer ou de négocier. Après avoir essuyé une rebuffade, la Russie est intervenue militairement en Ukraine, quelque 70 jours après la demande initiale de négociations avec l’OTAN.

En suivant la même méthode, en 2023, la Russie vient de démontrer juridiquement que les États-Unis et l’OTAN sont en guerre contre la Russie et représentent une menace existentielle pour l’existence de la Russie.

Il me semble probable que dans les semaines à venir, la Chine, alliée de la Russie, proposera un accord de paix qui gèle le conflit ukrainien dans les limites des lignes de contact actuelles, c’est-à-dire que l’Ukraine concède à la Russie les territoires qu’elle a perdus.

Si l’Occident rejette l’offre de paix, ce qui semble assez probable, toutes les conditions d’une guerre nucléaire seront réunies. Il suffira d’une nouvelle provocation de l’OTAN pour que la Russie lance une première frappe. Pire encore, si les deux parties réalisent que c’est le cas, elles seront toutes deux incitées à frapper en premier.

Au cours des 360 prochains jours, le risque d’un échange nucléaire entre la Russie et l’OTAN n’a jamais été aussi grand. Il reste une fenêtre de 60 à 90 jours pour éviter cette issue. Prions pour que Dieu détourne les cœurs des dirigeants occidentaux de la folie suicidaire qu’ils ont adoptée ».

« Nos » élites lucifériennes sont, semble-t-il, déterminées à franchir une étape d’un mal impensable, une étape inimaginable pour des sociétés infantilisées et incapables de reconnaître autant de perversion.

Avec le titre de cette dernière section, j’anticipe déjà le contenu de la cinquième partie de cet article, qui aura ce sous-titre: « L’une de nos erreurs les plus dangereuses est de croire que la perversion et l’arrogance lucifériennes des élites nazies ne sont pas reproductibles parmi nous, les ‘bons’. » Des instructeurs, des mercenaires, des djihadistes, des chars, des missiles à longue portée… et même une attaque nucléaire sous faux drapeau? Des centaines d' »entrepreneurs » intouchables… pour finalement aboutir à la déclaration d’une zone d’exclusion aérienne et à l’intervention directe des troupes de l’OTAN?

Tout cela sans parler d’une chose sûrement encore plus importante, même si elle reste toujours dans l’ombre: toutes les informations précieuses et détaillées fournies par l’OTAN à Kiev en temps réel grâce aux satellites et à bien d’autres systèmes de renseignement ou de reconnaissance territoriale. Ce sont ces mêmes satellites des « bons » qui, au début de 1997, ont fourni au grand criminel Paul Kagame la position exacte des masses énormes de centaines de milliers de réfugiés hutus (principalement des personnes âgées, des femmes et des enfants) qui erraient dans l’est du Zaïre et qui étaient systématiquement massacrés au fur et à mesure de leur fuite. Ce sont ces mêmes réfugiés que nous avons tenté de sauver par un jeûne qui a duré 42 jours et qui a attiré la sympathie et le soutien d’une vingtaine de prix Nobel et de groupes politiques du Parlement européen.

L’histoire de l’Ukraine ces dernières années est celle d’une succession de démarches maléfiques et délirantes visant à provoquer l’effondrement et le démembrement de la Russie, même si cela met gravement en danger l’humanité elle-même. Dans cette dernière section, examinons la grave question des missiles à longue portée dans l’analyse d’Andre Damon du 7 février:

« La Maison Blanche a annoncé vendredi la livraison à l’Ukraine de missiles à longue portée capables d’atteindre le territoire russe à près de 160 km, ce qui constitue l’une des plus importantes escalades de l’engagement des États-Unis dans la guerre avec la Russie à ce jour.

Conformément à la tradition washingtonienne du ‘largage de nouvelles du vendredi après-midi’, l’annonce a été programmée de manière à attirer le moins d’attention possible de la part de l’opinion publique.

Les médias états-uniens dociles ont soutenu l’objectif de l’administration Biden d’empêcher le public états-unien de comprendre les conséquences de cette action. Cette escalade massive de la guerre contre la Russie n’a pas bénéficié d’une couverture médiatique efficace. Elle n’a pas fait la une du New York Times, du Wall Street Journal ou du Washington Post, et n’a pas été relayée dans les journaux télévisés du soir.

Le système d’armes, connu sous le nom de bombe de petit diamètre lancée depuis le sol, est une bombe planante manœuvrable, lancée par fusée, dont la portée est deux fois supérieure à celle des missiles HIMARS déjà fournis par Washington. […]

L’annonce attendue de ces nouvelles armes à longue portée intervient alors que des rapports de presse indiquent que l’administration Biden envisage de soutenir ouvertement une attaque ukrainienne contre la péninsule de Crimée, majoritairement russophone […].

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’administration Biden a soutenu la plate-forme ‘Crimée 2021’ du gouvernement Zelenski, qui consiste à ‘reprendre la Crimée’, mais Washington avait atténué son soutien explicite à l’objectif de guerre officiel du gouvernement Zelenski afin de dissimuler la nature massivement escalatoire de son implication dans la guerre.

Aujourd’hui, cependant, le New York Times rapporte que ‘L’administration Biden commence enfin à admettre que Kiev pourrait avoir besoin du pouvoir d’attaquer le sanctuaire russe, même si une telle décision augmente le risque d’escalade’.

Le Times écrit que ‘l’administration Biden envisage ce qui serait l’une de ses mesures les plus audacieuses à ce jour, à savoir aider l’Ukraine à attaquer la péninsule’.

Dans un article publié dans la revue spécialisée Foreign Affairs, intitulé ‘Ce dont l’Ukraine a besoin pour libérer la Crimée’, le lieutenant-colonel de l’armée des États-Unis Alexander Vindman a déclaré: ‘Washington devrait donner à l’Ukraine les armes et l’assistance dont elle a besoin pour remporter la victoire rapidement et de manière décisive’. Ancien directeur des affaires européennes du Conseil national de sécurité des États-Unis, M. Vindman explique dans cet article comment se déroulerait une offensive ukrainienne soutenue par l’OTAN contre la Crimée:

‘La première étape consisterait à bloquer les forces russes dans les régions de Kherson et de Lougansk et dans la partie nord de Donetsk. L’Ukraine libérerait ensuite le reste de la province de Zaporijjia et traverserait le sud de Donetsk pour atteindre la mer d’Azov, coupant ainsi le pont terrestre de la Russie vers l’Ukraine. Les forces ukrainiennes devraient également détruire le pont du détroit de Kertch, qui relie la Russie à la péninsule de Crimée et permet à Moscou de réapprovisionner ses troupes par la route et le rail.’

Ce qu’aucun des planificateurs de cette offensive n’admet, cependant, c’est que sa mise en œuvre nécessitera une expansion massive de l’implication de l’OTAN dans la guerre, y compris non seulement le déploiement de systèmes d’armes avancés, mais aussi le déploiement direct de troupes de l’OTAN.

La semaine dernière, en expliquant le déploiement de chars M1 Abrams en Ukraine, le WSWS a décrit comment un tel scénario pourrait se dérouler:

‘L’importance de l’annonce de Joe Biden réside moins dans l’impact des chars sur le champ de bataille que dans les conséquences de leur déploiement. Les chars Abrams à turbine nécessiteront un réseau logistique massif à l’intérieur de l’Ukraine, impliquant un grand nombre d’entrepreneurs états-uniens spécialisés. Les attaques contre ces réseaux d’approvisionnement et le personnel états-unien chargé de l’entretien des chars seront utilisées pour faire pression en faveur de la mise en place d’une « zone d’exclusion aérienne » et du déploiement de troupes états-uniennes et de l’OTAN en Ukraine.’

À peine une semaine après la rédaction de ces mots, les premières étapes de ce scénario sont déjà en cours.

Vendredi, Politico a rapporté: ‘un groupe d’anciens officiers militaires et de donateurs privés collectent des fonds pour envoyer des mécaniciens occidentaux près des lignes de front ukrainiennes, où ils répareront les armes et les véhicules donnés endommagés par les combats qui ont inondé le pays’.

L’article poursuit: ‘L’objectif est de trouver 100 à 200 entrepreneurs expérimentés qui se rendraient en Ukraine et rejoindraient de petites unités près des lignes de front ». Dans le cadre de ce projet, appelé Trident Support, ces entrepreneurs enseigneraient à leur tour aux troupes ukrainiennes comment réparer leur équipement à la volée’.

L’affirmation selon laquelle cette initiative est menée par des officiers ‘à la retraite’ n’est qu’un prétexte frauduleux qui permet à l’administration Biden de se démarquer de ce déploiement. Bien que le déploiement des entrepreneurs puisse être ‘volontaire’, les menaces qui pèsent sur la sécurité des centaines de membres du personnel états-unien en première ligne chargés de l’entretien des véhicules états-uniens pourraient servir de prétexte à une escalade de la guerre de la part des États-Unis. »

Photo : Navires de guerre russes lors d’une répétition de parade navale dans le port de Sébastopol, en Crimée.

Scott Ritter: "L'Europe risque de voir ce qu'est une vrai guerre" (GrenobleDebout, 06.12.2022)