Introduction

Depuis février 2022, l’actualité du monde est dominée sinon monopolisée par ce qui se passe en Ukraine.  Pour les observateurs rwandais avertis, ce conflit leur rappelle, sur plusieurs aspects, la guerre de conquête de leur pays qui s’est déroulée entre 1990 et 1994.

En effet, que ce soit pour la qualification de ce conflit, sa justification et sa gestion médiatique et tactique sur le terrain, tout rappelle ce qui s’est passé au Rwanda d’octobre 1990 à juillet 1994.

Cet article est destiné aux jeunes rwandais qui n’ont pas vécu la guerre de conquête militaire de leur pays par les éléments de l’armée de l’Ouganda, pour leur montrer que ce que leurs ainés ou parents ont vécu se déroule aussi dans d’autres coins du monde comme actuellement en Ukraine et selon le même schéma car les commanditaires qui tirent les ficelles sont les mêmes.

Pourquoi un tableau comparatif ?

Pour nous résoudre à dresser le tableau comparatif, c’est que, comme rwandais et ayant vécu la guerre de conquête de notre pays en 1990-1994, nous sommes frappés par ce qui se passe en Ukraine. En premier lieu, les médias que Paul Craig Roberts appelle ”les presstituées des médiascité dans cette  excellente analyse de Juan Carrero : 

Ces médias qui présentent une  version absolument déformée des événements présentés et les soi-disant experts (dont beaucoup sont en réalité des agents d’État et para-étatiques déguisés). Un Zelensky qui supervise personnellement, avec ses conseillers de la CIA, une formidable campagne d’assassinats, d’enlèvements et de torture d’opposants et même de simples dissidents. Il y a aussi la disparition d’un grand nombre de maires qui tentaient de créer des couloirs humanitaires avec la Russie pour des milliers de civils. Des civils dont les bataillons néo-nazis ukrainiens ont besoin comme boucliers humains.

Tout ceci nous a rappelle les méthodes et les actes de Paul Kagame au Rwanda pendant sa guerre de conquête voulue et soutenue par les mêmes puissances, avec les mêmes conseillers de la CIA qui font travailler Zelensky d’Ukraine.

Tableau comparatif

Guerre de conquête du Rwanda: 1990 -1994

L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine: février 2022

1. Présenter et qualifier le conflit faussement

1. Présenter et qualifier le conflit faussement

Lorsque le 01 octobre 1990 les éléments de l’armée régulière de l’Ouganda ont été lâchés pour conquérir le Rwanda, un pays pacifique et presque sans défense, il s’agissait clairement d’un conflit de type international qui venait de commencer. En effet, il s’agissait bien d’une agression du Rwanda par l’Ouganda, l’Ouganda ayant armé, financé et équipé un groupe militaire qui a agressé le Rwanda. En conséquence, ce pays a participé à faire passer dans  l’opinion publique mondiale qu’il s’agissait d’une guerre civile opposant les descendants des réfugiés tutsi qui voulaient rentrer les armes à la main pour renverser le pouvoir du Rwanda issu de la Révolution populaire qui avait chassé leurs ancêtres. Ces puissances ont même imposé ce point de vue erroné  au régime démocratique en place au Rwanda, qui ne devait que l’avaliser tellement il était coincé et sous pression.

Le 24 février 2022, la Russie a décidé de mener en Ukraine une opération militaire spéciale aux objectifs limités à sa sécurité immédiate. Elle justifie cette attaque que des néonazis sont non seulement maîtres de l’Ukraine mais surtout des régions de l’Est frontalières, surtout que l’OTAN entend en faire une base pour affaiblir et si possible détruire la Russie. Mais les médias et la propagande de l’Occident présentent cette opération comme une invasion de l’Ukraine.

2. Une violente guerre médiatique

2. Une violente guerre médiatique

Les informations sur la guerre de conquête du Rwanda par les éléments de l’armée de l’Ouganda ont été, du début à la fin, unilatérales et pleines de mensonges favorisant les conquérants. Leur moindre succès était surestimé tandis que leur déroute était minimisée. Ainsi en octobre 1990, on a entendu les médias comme RFI s’exclamer que le FPR venait de conquérir une “ville stratégique” située à seulement 100 km de la Capitale Kigali et du nom de “Kabarore”. Aucun rwandais ne connaît cette ville de Kabarore ni où elle se trouve, si “ stratégique “ soit-elle. Mais les mêmes médias n’ont pas voulu commenter quand le 30 octobre 1990 ces envahisseurs furent boutés hors du Rwanda et repoussés dans leur pays d’origine l’Ouganda.

L’autre aspect de cette guerre médiatique est que ces grands médias des puissances soutenant la conquête militaire du pacifique Rwanda, ont brandi et utilisé l’image de l’officier tutsi de l’armée ougandaise placée à la tête des troupes d’invasion. Ces médias ont construit une légende sur lui d’autant plus facilement que l’on ne pouvait pas les démentir. En effet Paul Kagame étant tutsi et en plus de la lignée de l’ancienne famille royale de la monarchie féodale abolie en 1959, c’était “tabou” de parler de lui en mal. Ensuite, le fait d’avoir été enfant-soldat dans différents groupes armés ayant conquis le pouvoir dans leur pays (FRELIMO au Mozambique, SPLM de John Garang du Sud Soudan, NRM en Ouganda,…) au lieu d’être souligné comme l’ayant transformé en une machine à tuer, les médias de ces puissances ont transformé cette tare de Paul Kagame, de tuer sans état d’âme, en une qualité surhumaine.

Enfin ces médias ont appris à ces conquérants d’user et d’abuser de “l’accusation en miroir” et à ces médias de se charger du reste : leur  diffusion. C’est ainsi que quand le FPR venait de commettre un crime de guerre, il s’empressait d’en accuser les FAR avant même que ce crime ne soit connu du public. La plus spectaculaire accusation en miroir du FPR fut celle où après avoir tiré aux mortiers et mitrailleuses sur des camps de déplacés abritant des civils qu’il avait chassés de leurs biens (commune Muvumba, camp de Bwisige et Kisaro dans Byumba, …), il s’empressait  d’accuser les FAR d’utiliser les civils comme “boucliers humains” (un crime de guerre) et ces médias répercutaient ces accusations.

Très peu parmi ceux qui s’indignent et maudissent la Russie pour son opération, ont entendu et compris les motifs avancés par elle pour en arriver là. Et c’est compréhensible dans la mesure où l’information sur ce conflit est unilatérale et reflète obligatoirement le point de vue des puissances qui soutiennent le régime en place en Ukraine.

Ce conflit bat tous les records en matière de guerre médiatique des temps modernes, c’est-à-dire depuis l’usage de la radio jusqu’a Internet en passant par la télévision. L’Ukraine non seulement monopolise tous les médias pour répandre ses points de vue, mais aussi et surtout l’homme placé à sa tête s’exprime journellement sur toutes les télévisions du monde et s’adresse à toutes les populations du monde à travers leurs parlements dans lesquels il s’exhibe en racontant ses thèses et est ovationné debout. Il est tellement sollicitéé pour s’adresser aux parlements du monde que certains pays sont frustrés que les contraintes temporaires ne permettent pas que viennent leur tour plus vite pour acclamer le comédien de profession qu’est Zelensky.

Sa guerre médiatique est d’autant plus facilitée qu’il a des atouts qui favorisent cet état de choses. Comme ancien comédien de profession, devant les caméras, il joue la comédie croyant qu’il est sur scène, alors qu’il met le destin d’un peuple et du monde en jeu. Mais les puissances qui l’ont projeté des vestiaires des salles de théâtres aux palais présidentiels savent tirer profit de ses talents d’acteur comédien.

3. Sacrifier les siens pour accabler l’ennemi et s’attirer la sympathie de l’opinion publique

3. Sacrifier les siens pour accabler l’ennemi afin d’avoir un état des lieux désastreux à présenter aux prédateurs qui attendent des contrats pour la “reconstruction”

Sur ce point, le cynisme du FPR en général et de Paul Kagame en particulier qui était incompréhensible à l’époque commence à être compréhensible. Quand les tutsi de l’intérieur étaient massacrés par leurs voisins et que les forces  du gouvernement légal (Armée et Gendarmerie) étaient absorbées sur le front de guerre, donc pas en mesure d’assurer le maintien de l’ordre, Kagame a été suppliéé d’accorder un cessez-le-feu pour permettre de dégager des forces pour maintenir l’ordre à l’intérieur. Non seulement il a catégoriquement refusé, mais en plus il a donné des ordres à ses unités de laisser mourir le plus de tutsi possible et si ce n’est pas possible, de les tuer eux-mêmes pourvu que ces tueries soient médiatisées. Des publications à ce sujet sont nombreuses:

Paul Kagame a sacrifié les Tutsi

Praise-Blood-Crimes-Rwandan-Patriotic

Ces tueries de tutsi lui servaient immédiatement car justifiant sa conquête et  allaient lui servir politiquement une fois le pays conquis.

Plus que Paul Kagame du Rwanda, le président ukrainien restera dans l’histoire comme celui qui aura sacrifié le plus de populations de l’Ukraine qu’il préside, sur l’autel de la propagande et des complexes militaro-industriels de l’Occident. Après avoir armé la population civile la rendant ainsi des combattants, le même Zelensky n’hésite pas à les obliger à s’abriter dans des lieux normalement inviolables en temps de guerre : hôpitaux, lieux de culte, écoles, etc., dont certains sont encore occupés par de vrais civils. Et ceci au vu et au su de tout le monde et en premier lieu des renseignements russes. Quand ces lieux sont bombardés, les combattants et les civils qui leur servaient de boucliers humains qui périssent, redeviennent tous “des civils victimes des crimes de guerre de l’armée russe”. Voilà pour la propagande.

L’illustration de ce cynisme le plus caricatural est le cas de ces combattants du Régiment Azov (ouvertement des néo-nazis et qui s’en réclament) qui sont retranchés dans les galeries souterraines d’un complexe métallurgique de la ville de Marioupol.  N’ayant pratiquement aucune chance de s’en échapper ni encore moins d’y survivre en menant des opérations de combat, Zelensky leur a intime l’ordre de ne jamais se rendre alors que les troupes russes et la République du Donbass leur tendent chaque jour la main . Malgré les garantie des troupes russes comme quoi s’ils se rendent, ils seraient traités avec humanité et conformément au droit de la guerre, Zelensky les en empêchent et les condamnent à mourir dans ces souterrains. Tous ces sacrifices pour que, selon l’Occident, la Russie ne déclare pas avoir pris la ville de Marioupol et de continuer à clamer qu’il y aurait des zones tenues par des unités de l’armée de l’Ukraine. Et pour exalter les plus fanatiques, la propagande de l’Occident par la voix de Zelensky, fait comprendre que ces malheureux soldats qui se laissent mourir dans les souterrains d’une usine alors que la libertéé leur était garantie, serait à la fin de la guerre que nécessairement l’Ukraine va gagner, des héros et des martyrs célébrés à travers le monde. Et que donc leur sacrifice vaut le coup.

 

 

 

4. Les intérêts derrière ce conflit qui dépassent les acteurs directs

4. Les intérêts derrière ce conflit qui dépassent les acteurs directs

Après la conquête du Rwanda par les éléments de l’armée ougandaise sous le commandement de Paul Kagame en 1994, la suite des événements allait montrer que Kagame lui même était un instrument aux mains des puissances qui ont des intérêts à défendre ou à faire fructifier dans la région. C’est sous cet angle que l’on doit observer l’invasion et la prise du pouvoir à Kinshasa par la même clique, le maintien du Burundi sous l’épée de Damoclès, la promotion de l’armée de Kagame comme “gendarme de la région et de l’Afrique” pour défendre les intérêts de l’Occident, etc.

Comme Kagame au Rwanda qui fut (et est encore) utilisé dans le projet géostratégique de la Super-puissance de l’Occident pour remodeler la région des Grands Lacs et l’Afrique entière, le Zelensky de l’Ukraine est utilisé aussi dans le remodelage du nouveau monde à commencer par l’Europe et la vassalisation de la seule puissance qui compte à savoir la Russie.

Ils ont tous les deux (Kagame et Zelensky) été recrutés par un même employeur pour qui ils travaillent et en retour les rend plus riches et célèbres et même puissants sur cette terre. L’employeur n’est autre que la CIA.

Pour les intérêts économiques et financiers, chaque immeuble détruit constitue un marché futur lors de la “reconstruction“ de l’Ukraine et déjà les entreprises et les architectes se bousculent pour signer des contrats car les milliards pour cette reconstruction pleuvent déjà. A la limite, on dirait qu’il faudrait détruire davantage pour satisfaire tout le monde et c’est ce à quoi Zelensky est occupé.

5. Préparer l’après-guerre quand viendra le temps de punir les vaincus.

5. Préparer l’après-guerre quand viendra le temps de punir les vaincus.

Dès le début de l’invasion du Rwanda  par les éléments de l’armée ougandaise, des organisations dites ”de défense des droits de l’homme”, en fait des relais des puissances ayant décidé la conquête du Rwanda, ont envoyé des “enquêteurs” sur le terrain pour recueillir des éléments de preuves de violations des droits de l’homme par les Forces armées rwandaises (FAR) qui défendaient leur pays agressé. En réalité il s’agissait d’une formalité car leurs conclusions avaient été tirées d’avance. Selon ces ONG, les FAR commettaient des violations des droits de l’homme, des crimes de guerre, tandis que le Front patriotique rwandais (FPR) était gentil et blanc comme neige. Certains n’ont pas pris au sérieux ces élucubrations de ces ONG (Survie, FIDH, …)  tellement leur forfaiture était énorme. Mais c’est après la conquête du Rwanda par le FPR que l’on se rendra compte de la nocivitéé de ces ONG. Leurs rapports biaisés ont servi et servent encore à diaboliser tout hutu et à accuser tout responsable civil ou  militaire du régime républicain qui résistait à l’invasion du Rwanda par des éléments de l’armée de l’Ouganda, devant les instances judiciaires internationales pour des crimes imaginaires.

L’autre aspect cynique dans ce genre de guerre téléguidée est que les puissances qui sont derrière, outre l’aspect de géopolitique pour asseoir leur hégémonie dans la région, elles pensent aussi et surtout aux bénéfices économiques et financiers à tirer d’un tel conflit. Leurs entreprises auront besoin des marchés et des commandes après le conflit sous prétexte de reconstruire le pays. Or, pour reconstruire, il faut qu’il y aient eu des destructions. Dans le cas de la conquête du Rwanda,  comme les deux belligérants ont peu utilisé des armes lourdes pouvant occasionner des destructions majeures (immeubles, infrastructures routières ou énergétiques,…), les destructions furent opérées après coup dès la conquête totale du pays. Toutes les usines et manufactures ont été démontées et le matériel acheminé en Ouganda. Ceci pour fournir aux entreprises de ces puissances qui piaffaient pour obtenir des contrats pour reconstruire un pays sortant de la guerre, des occasions pour récupérer les milliards que leurs gouvernements déclaraient verser pour reconstruire le Rwanda.

Comme au Rwanda entre 1990 et 1994, les ONG soi-disant de défense des droits de l’homme sont déjà à l’œuvre en Ukraine pour confectionner des dossiers judiciaires pour “crimes de guerre et crimes contre l’humanitéé voir pour génocide” contre la Russie et l’armée russe dont la défaite ne fait pas de doute pour eux. Et comme le dit le dicton “Malheur aux vaincus : Vae Victis”, les vainqueurs hypothétiques (l’Occident en général et l’OTAN en particulier) vont inculper qui ils veulent parmi les vaincus (pour eux, les Russes) et les arrêter puis les condamner partout et quand ils voudront. Exactement ce qui se passe pour les vaincus rwandais (les hutus) qui sont pourchassés à travers le monde au gré des caprices de Paul Kagame et de ses suppôts.

6. Manifestation du racisme et du mépris de certains peuples envers d’autres

6. Manifestation du racisme et du mépris de certains peuples envers d’autres.

A la fin de la conquête du Rwanda par les élements venus d’Ouganda, en juillet 1994, plus de trois millions de rwandais ont fui vers les pays voisins.

Croyant bénéficier dans les pays d’exil de la protection garantie par les Nations Unies (HCR), ils furent au contraire considérés collectivement comme des “criminels” à laisser crever de faim et de maladies à défaut de les exécuter. C’est ainsi que la grande majorité qui s’était réfugié au Zaïre (actuelle RDC)  furent, dès août 1994, presque décimés par le choléra dans des camps de fortune où ils s’étaient entassés. Les survivants allaient être davantage frappés. L’armée de Paul Kagame avec la bénédiction et les soutiens des puissances qui lui ont offert le Rwanda a, en novembre 1996, mené des opérations militaires visant à exterminer tout réfugié hutu des camps de l’Est du Zaïre et de pourchasser les fuyards à travers tout ce vaste pays.

On n’a jamais entendu aucune des organisations qui se disent de “défense des droits de l’homme” dénoncer ces crimes contre l’humanité que l’armée de Kagame commettait au Zaïre. Au contraire, elles ont loué le “professionnalisme” de cette machine à tuer qu’était cette armée qui, non seulement massacrait les réfugiés hutu et au passage tuait les citoyens congolais dont elle investissait les villages, de Bukavu-Goma jusqu’à Mbandaka en passant par Walikale, Tingi Tingi, Lobutu, Kisangani,…, soit sur plus de 2000 km.

Comme on l’a vu , les réfugiés rwandais de 1994 furent laissés crever de faim et de choléra dans les camps de l’Est du Zaïre, mais surtout les criminels de Kagame qu’ils avaient fui ont eu les coudées franches de la part des puissances occidentales, pour envahir le Zaïre afin d’exterminer ces réfugiés hutu et de pourchasser les fuyards sur toute l’étendue de cet immense pays. Tout le contraire de ce qui se passe avec les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Etant plus nombreux que les réfugiés hutu rwandais de 1994 (+/- 2 millions de hutu contre (+/- 5 millions d’Ukrainiens), l’Europe, moins étendue que l’ex-Zaïre et composée d’une mosaïque de plus de 27 nations, ne se plaint pas pour absorber ces ukrainiens mais au contraire ses pays rivalisent de zèle pour en accueillir le plus possible. Ce paradoxe et ce cynisme ne peuvent s’expliquer que une sorte de racisme et le mépris éprouvé envers les noirs d’Afrique. Les réfugiés noirs africains, même qui ne viennent pas en Europe, doivent crever dans des camps chez eux de maladies ou être massacrés par ceux qu’ils fuient. Tandis que les Ukrainiens, même non menacés et bénéficiant de toute aide chez eux, doivent être accueillis à bras ouverts partout en Europe car de race blanche.

Source: Echos d’Afrique