Les derniers rapports de l’ONU indiquent que la zone est occupée par l’armée rwandaise. Pourquoi continue-t-on de fermer les yeux et les oreilles à l’insécurité à l’Est de la RDC alors que le commanditaire est connu.
Depuis 1997, l’armée de Paul Kagame qui venait de conquérir le Rwanda venant de l’Ouganda a continuée sur sa lancée en envahissant la RDC (Zaïre à l’époque) sous prétexte de démanteler les camps des réfugiés hutu installés à l’Est de ce pays, mais en réalité pour renverser le régime du vieux maréchal Mobutu, opération décidée par les superpuissances qui ont confié cette mission à Kagame et son armée tutsi. Cette armée a alors poursuivi les réfugiés hutu à travers le vaste pays dans le but de les exterminer.
Un des officiers chargés de cette sale besogne fut même désigné « Chef d’Etat-Major Général des Armées congolaises » à Kinshasa, capitale qu’il ne pouvait même pas désigner où elle se trouve sur une carte d’Afrique.
En 1998, après la volonté de s’émanciper manifestée de leur pion placé à la tête de l’état congolais avant son assassinat en 2001, les troupes tutsi se sont officiellement retirées de la RDC mais en réalité elles se sont installées durablement à l’Est de ce pays principalement au Nord et au Sud Kivu. En ce début 2021, ces troupes de l’armée tutsi de Paul Kagame s’y trouvent toujours et même y opèrent ouvertement comme leurs chefs n’arrêtent pas de s’en vanter (Gen Moubarak Muganga).
Le dernier rapport des Experts des Nations Unies chargés de contrôler si les mesures prises par le Conseil de Sécurité en rapport avec la sécurité en RDC, notamment l’embargo sur les armes étaient respectées, ce rapport indique sans ambages que l’armée de Paul Kagame du Rwanda occupe et opère à l’Est de la RDC sans aucun mandat ni accord avec ce pays.
Entretemps, des parlementaires siégeant au Parlement Européen (dont des Italiens), ont adopté une résolution demandant à la Commission européenne d’exiger au régime rwandais le respect des Droits de l’homme et s’il le faut prendre des sanctions contre le Rwanda.
La réaction du régime dictatorial de Paul Kagame fut virulente et les parlementaires rwandais (en fait de simples agents nommés par Paul Kagame pour siéger dans cette caisse de résonnance qu’est le Parlement du FPR), ont quasiment insulté leurs « collègues » européens.
C’est dans ce climat que l’on a appris avec stupéfaction la mort de l’Ambassadeur d’Italie dans une attaque sur son convoi, ce lundi 22 février 2021 sur une route qui longe la frontière avec le Rwanda .
Les premières spéculations sur les probables auteurs de cette attaque sont venues du gouverneur du Nord Kivu. Dans son intervention, il n’a pas cherché loin, mais a eu simplement recours au réflexe habituel : désigner les rebelles hutu des FDLR.
Mais une simple analyse et un raisonnement logique pouvaient montrer que ce réflexe ne devrait pas prévaloir toujours et surtout dans ce cas précis.
Commençons par nous poser la question élémentaire à laquelle commence tout enquêteur sérieux : A qui profite le crime?
En tuant un représentant d’un pays membre de l’Union Européenne dont les députés ont montré qu’ils ne tolèrent pas les crimes et les violations graves des droits de l’homme du régime rwandais, ce même régime donne un avertissement sévère à cette même Union Européenne.
En menant une attaque sur un convoi de passage dans la zone contrôlée par les troupes de ce régime mais qu’il déclare faussement être le repère de ses ennemis, les FDLR, le même régime rwandais justifie sa présence permanente à l’Est de la RDC sous prétexte d’y traquer ces FDLR. Et le meurtre du diplomate italien lui sert d’argument massue capable de faire taire ceux qui douteraient encore de la nécessité des troupes tutsi de Paul Kagame d’occuper l’Est de la RDC in aeternum. Donc d’une pierre deux coups !
De ce qui précède, nous dirons que la piste menant au régime rwandais devrait être tout aussi privilégiée que celle menant aux groupes armées lors de possibles enquêtes sur ce Nième crime commis à l’Est de la RDC.
Source: The Rwandan